France 2 : l’interview d’Assad «n’honore pas le service public» (Lamy)

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L’ancien ministre (PS) François Lamy a estimé mardi que l’entretien de Bachar al-Assad diffusé par France 2 «n’honorait pas le service public», lui reprochant d’avoir laissé le président syrien «dire un certain nombre de mensonges sans réagir». Interrogé par France 2 depuis Damas, Bachar al-Assad a notamment fait état de contacts entre les services de renseignement français et syriens. La France, «satellite de la politique américaine», n’a «aucun poids», «plus aucune crédibilité», a également déclaré le président syrien. «J’ai trouvé que ça n’honorait pas le service public», a réagi sur RFI M. Lamy, pour qui «ce n’est pas le rôle» de la télévision publique française d’interroger «un dictateur dont on sait qu’il est responsable du massacre d’une grande partie de sa population civile». Un entretien «pour apprendre quoi? Rien. Pour que M. Assad nous explique que la France soutient les terroristes, pour nous expliquer – ce qui, paraît-il, est le scoop du jour – qu’il y aurait eu des contacts avec les services français. Des contacts avec les services étrangers, il y en a tous les jours. Tout ça pour lui laisser la parole, le laisser dire un certain nombre de mensonges sans réagir», a développé le député de l’Essonne. «Tout le monde sait très bien ce qui s’est passé en Syrie. (…) Qui a créé Daech? Qui a permis que ce groupe islamiste surgisse à un moment où on sait très bien que Bachar al-Assad a ouvert les prisons, a permis à ces groupes de se créer pour contrer l’Armée syrienne libre, c’est-à-dire les démocrates syriens qu’il a mélés d’ailleurs, hier, sans aucune réaction du journaliste, aux terroristes qui paraît-il combattaient le régime syrien ?», a ajouté M. Lamy. Paris, comme Londres, a fermé en mars 2012 son ambassade à Damas afin de protester contre la répression conduite par le régime. Depuis deux ans, la France fait l’objet de pressions syriennes et de certains hommes politiques français pour restaurer des relations diplomatiques bilatérales mais le président François Hollande s’y refuse de manière catégorique.