France TV/ syndicats: vers un conflit

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Les syndicats de France Télévisions ont claqué la porte d’un comité central d’entreprise mardi matin, en exigeant le retrait d’un plan de départs volontaires présenté par la direction, et annonceront mercredi des mesures de riposte, a-t-on appris de source syndicale. La direction du groupe a présenté mardi un plan de départs volontaires portant sur 361 postes qui ne seront pas remplacés, dont 90 journalistes. Dès l’ouverture du CCE, tous les représentants des salariés ont exigé le retrait du plan, et devant le refus du président du groupe Rémy Pflimlin ont quitté la salle. Le plan de départ s’adresse aux salariés de plus de cinq ans d’ancienneté, avec des indemnités d’un mois de salaire par année plus des bonus selon l’âge, plafonnées à 24 mois de salaire. Le guichet départs doit s’ouvrir du 25 février au 30 juin prochain. Les postes éligibles touchent toutes les branches du groupe et parfois l’ensemble d’un service, comme les 28 postes de la rédaction de l’AITV (l’Agence internationale d’images de télévision, filiale dédiée à l’actualité africaine) et les services de sous-titrage. L’ensemble des syndicats ont protesté contre les suppressions de postes et ont prévu une conférence de presse unitaire mercredi à 14h30 pour présenter leur plan d’action, tant en interne que vers les élus ou l’Etat. La direction veut ramener les effectifs à 9.750 en moyenne en 2015 contre 10.100 environ en 2013, sachant que France TV a déjà vu plusieurs centaines de postes supprimés depuis 2012, notamment par la diminution du recours aux non-permanents et le non-remplacement des départs. Le SNJ (Syndicat national des journalistes), 1er syndicat chez les journalistes (qui représentent environ le quart des effectifs), dénonce un plan qui veut selon lui faire de France TV une «télévision low cost». La direction a répondu maintenir son plan, en soulignant que les efforts d’économies et «une maîtrise rigoureuse des effectifs» étaient indispensables.