Frédéric VALENCAK, Directeur adjoint des divertissements de France 3 et Chef de la Délégation Française de l’Eurovision

677

L’événement en direct le plus populaire de la chanson européenne se tiendra sur France 2, samedi prochain, avec le concours de l’Eurovision. Pour en savoir davantage, média+ s’est entretenu avec Frédéric VALENCAK, Directeur adjoint des divertissements de France 3 et Chef de la Délégation Française de l’Eurovision.

media+

Quelle est la logistique mise en place pour cette 60ème édition du Concours de l’Eurovision ?

Frédéric VALENCAK

Cette année, nous prenons l’antenne à 21h00 sur France 2, en direct de Vienne en Autriche. Nous promettons beaucoup d’humour dans les commentaires. Stéphane Bern connaît parfaitement la culture de tous les territoires participants et Marianne James apportera son oreille musicale experte. En matière de logistique, l’Union européenne de radio-télévision (UER) a un contact par chaîne. Ce contact est le chef de la délégation. Je dispache ainsi les informations aux différents services: sponsoring, direction du divertissement, service de presse, etc. Je gère avec l’UER tout ce qui est lié à la production artistique, logistique et technique. Nous leur fournissons tous les éléments liés à notre artiste, Lisa Angell, à la chanson qu’elle interprétera et à nos ambitions artistiques et scéniques. Nous assurons le déplacement d’une trentaine de personnes venant de la France. Quarante pays participent cette année au concours, et vingt-sept d’entre eux se retrouveront en finale samedi 23 mai. Chaque chaîne participante a une quote-part, c’est-à-dire que chaque diffuseur paie annuellement une participation en fonction du nombre de téléspectateurs potentiels. Les cinq pays fondateurs de l’Eurovision, appelés également le «Big 5» sont les plus gros contributeurs. Il s’agit de l’Allemagne, de l’Espagne, de la France, de l’Italie et du Royaume-Uni.

media+

L’Eurovision dispose d’une bible. Quelles en sont les contraintes ?

Frédéric VALENCAK

Parmi les contraintes artistiques, le titre interprété doit être inédit au 1er septembre de l’année précédente. La chanson doit durer 3 minutes. Pas plus de 6 personnes sur scène. Les artistes doivent au minimum avoir 16 ans le jour de la finale. Il n’y a pas d’orchestre. En revanche, nous devons leur livrer un play-back orchestre (PBO). Les langues d’interprétation sont libres. L’existence de cette bible est compréhensible. Si toutes les chansons étaient de durées différentes, l’émission ne pourrait pas tenir 3 heures 30.

media+

L’Eurovision, un mastodonte de production ?

Frédéric VALENCAK

Oui, j’ai l’impression de faire les J.O. de la chanson tous les ans. C’est une organisation que l’on ne voit nulle part ailleurs. Elle est réglée comme du papier à musique. Les répétitions sont calibrées le vendredi après-midi, le vendredi soir et même le samedi avant le show. En 2014, 190 millions de téléspectateurs étaient au rendez-vous à travers l’Europe.

media+

Le lobbying des pays nordiques, mythe ou réalité ?

Frédéric VALENCAK

Il y a des pays nordiques très attachés à l’Eurovision. Les pays fondateurs regardent cela avec un peu de recul. Concernant les votes «géopolitiques», ils sont peut-être présents mais l’UER fait très attention. Depuis 2 ou 3 ans, l’organisation a demandé que les jurys soient composés uniquement de professionnels de la musique (auteurs, compositeurs, interprètes) avec huissier pour vérifier les votes. Après, l’Eurovision c’est 50% le jury, 50% les téléspectateurs.