L’IDATE (centre d’étude et de conseil dans le secteur des Médias, d’Internet et des Télécommunications) a publié une nouvelle étude consacrée à l’avenir de la télévision. Afin d’en savoir davantage, média+ s’est entretenu avec Gilles FONTAINE, DGA de l’IDATE.
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L’IDATE publie son nouveau rapport consacré à l’avenir de la télévision. Comment imaginez-vous l’environnement télévisuel d’ici 2025 ?
Gilles FONTAINE
Après avoir rencontré de nombreux protagonistes issus du secteur de la télévision, nous avons tenté d’interpréter l’évolution du PAF. Pour cela, notre réflexion s’est basée sur un marché plus avancé, celui des Etats-Unis, devenu le berceau de l’innovation internet. De notre point de vue, plusieurs points d’évolution et de rupture sont possibles pour le futur de la télévision. Dans un monde où les programmes sont disponibles à la demande, comment les chaînes de télévision peuvent-elles conserver une vraie originalité ? D’ici 2025, les chaînes vont devenir productrices d’événements. Objectif numéro un : continuer à créer des rendez-vous en fondant leur grille sur une programmation de directs et en se désinvestissant progressivement du rôle de simple rediffuseur de programmes.
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Comment se traduit concrètement cette évolution des contenus télévisuels ?
Gilles FONTAINE
Les diffuseurs devront miser sur le sport, de grands shows de divertissements en direct mais aussi sur des fictions haut de gamme. Toutes les chaînes ne réussiront pas ce pari, faute de moyens. Nous pronostiquons ainsi une diminution du nombre de chaînes de télévision. Une partie des chaînes thématiques devrait malheureusement être amenée à disparaître dans ce contexte.
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Comment la consommation télévisuelle est-elle amenée à évoluer ?
Gilles FONTAINE
À long terme, nous pensons que la tablette numérique deviendra le 1er écran alors que le téléviseur sera relégué en 2ème place. D’ici quelques années, le schéma typique de la consommation sera concentré sur une navigation, un choix et un pré-visionnage sur un écran-vidéo individuel à l’instar de la tablette. Les programmes de télévision seront ensuite éventuellement déportés vers un écran plus grand (un téléviseur) en cas de consommation collective. Nous croyons à la montée en puissance de la tablette comme lieu de la décision. En Grande Bretagne, si le nombre d’écrans par foyer augmente, le nombre de téléviseurs diminue.
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Quel futur pour les opérateurs d’IPTV ?
Gilles FONTAINE
Un certain nombre d’opérateurs de réseaux, de style IPTV, renonce progressivement à leur stratégie de distribution intégrée (VOD, catch-up,…) car c’est une source de pertes. Par conséquent, les opérateurs télécoms devraient commencer à ouvrir leur réseau à de grands acteurs de l’internet, comme Virgin Media l’a fait avec Netflix. Nous ne serions pas surpris que Netflix arrive en France sur le réseau d’opérateurs télécoms. Ces derniers pourraient ainsi valoriser la qualité de leur accès, demander à des acteurs de contribuer au financement de la bande passante et cela pourrait être un choix plus stratégique que de gérer une activité commerciale dans les contenus.
