Golden Globes : 5 moments forts

239

Les Golden Globes ont fait leur grand retour à la télévision mardi, avec l’espoir de tourner la page des scandales qui ont terni leur image. Entre un présentateur irrévérencieux, des discours longuets et l’ombre persistante de la gifle de Will Smith aux derniers Oscars, voici cinq moments forts de cette 80ème cérémonie, qui ouvre la saison des récompenses aux Etats-Unis.

– Affronter le racisme : Embourbés depuis deux ans dans des accusations de racisme, sexisme et corruption, l’Association de la presse étrangère d’Hollywood (HFPA), qui décerne les Golden Globes, espérait tourner la page. C’était sans compter sur les taquineries du présentateur, Jerrod Carmichael. L’humoriste afro-américain a d’emblée ironisé sur le manque de diversité de l’organisation. «Je vais vous dire pourquoi je suis ici. Je suis ici parce que je suis noir», a-t-il lancé, en s’autodésignant comme «le visage noir d’une organisation blanche assiégée». Volontiers irrévérencieux, le comédien a raconté son désarroi lorsque le rôle de chef d’orchestre de la soirée lui a été proposé. Des doutes vite envolés vu le chèque de «500.000 dollars» proposé par l’organisation, a-t-il plaisanté.

– L’intimidante Michelle Yeoh : Comme souvent, les célébrités récompensées ont prouvé qu’elles adorent s’écouter parler: quasiment tous les discours de remerciements ont grignoter sur le temps imparti. La cérémonie, qui devait durer seulement 3 heures, a finalement dépassé de 20’. Les producteurs ont bien tenté d’éconduire les stars qui trainaient en longueur, grâce à une petite mélodie jouée au piano. Mais la plupart ont continué leurs remerciements comme si de rien n’était. Dans ce rôle, c’est la Malaisienne Michelle Yeoh qui a le plus brillé. Elue meilleure actrice dans une comédie pour son rôle de propriétaire de laverie plongée dans des univers parallèles dans «Everything Everywhere All At Once», elle n’a pas hésité à sortir la carte de l’intimidation. «Taisez-vous, s’il-vous-plaît», a-t-elle lancé goguenarde, en rappelant les nombreuses scènes de combat qui jalonnent le film. «Je peux vous déglinguer, c’est sérieux».

– L’ombre de Will Smith : Will Smith n’était bien sûr pas invité, mais sa gifle infligée à l’humoriste Chris Rock sur la scène des Oscars l’an dernier continue de faire jaser à Hollywood. L’épisode est désormais une source infinie de plaisanteries. Jerrod Carmichael a ainsi affirmé avoir présenté pendant une coupure publicitaire un prix pour «meilleure représentation de la masculinité à la télévision» à l’acteur, qui n’avait pas supporté une blague sur la perte de cheveux de sa femme.

– Tom Cruise, moqué : Et puisque les absents ont toujours tort, Tom Cruise, dont le film «Top Gun: Maverick» était nominé, a lui aussi eu droit à son lot de plaisanteries à ses dépens. L’acteur américain a renvoyé en 2021 ses 3 Golden Globes à la HFPA, en signe de protestation face aux scandales. Au milieu de la soirée, Jerrod Carmichael est remonté sur scène avec 3 statuettes en main, pour figurer ces récompenses. «Hey les gars, j’ai trouvé ça», a-t-il lancé au public, avant de gloser sur l’appartenance de Tom Cruise à l’Eglise de Scientologie. «Peut-être qu’on devrait prendre ces 3 trucs et les échanger contre le retour de Shelly Miscavige», a ajouté le présentateur, en référence à la femme du leader de la secte, qui n’a pas été vue depuis des années en public.

– Représentation LGBTQ : Récompensé par un prix spécial pour sa carrière, le producteur de séries Ryan Murphy («Nip/Tuck, «Glee», «Pose») en a profité pour livrer un vibrant plaidoyer pour mieux représenter la communauté LGBTQ à l’écran. Il a notamment demandé au public une «standing ovation» pour MJ Rodriguez, la star de sa série «Pose», qui est devenue la «première actrice transgenre à remporter un Golden Globe» en 2022 sans pouvoir célébrer sa victoire – à cause des scandales, la cérémonie s’était déroulée sans public, ni télévision.