Google : la prochaine Commission européenne risque d’hériter de l’enquête

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La prochaine Commission européenne, qui entrera en fonction début novembre, a de grandes chances d’hériter de l’enquête ouverte contre Google pour entrave à la concurrence, a reconnu mardi le commissaire européen actuellement chargé du dossier, Joaquin Almunia. «(…) si aucune solution n’est trouvée d’ici fin octobre, ce sera pour mon successeur», a dit M. Almunia, qui était auditionné par la commission des Affaires économiques du Parlement européen. C’est l’actuelle ministre danoise des Finances et de l’Intérieur, Margrethe Vestager, qui doit succéder à M. Almunia au poste de commissaire à la Concurrence, et qui pourrait donc hériter de ce lourd et complexe dossier. La Commission a déjà rejeté 2 fois les engagements de Google, jugés insuffisants. Le groupe se voit reprocher principalement de mettre en avant sur ses pages ses propres services spécialisés, au détriment des moteurs de recherche concurrents, par exemple des comparateurs de prix comme Kelkoo ou des sites spécialisés dans les voyages comme Expedia. M. Almunia s’est montré prêt au printemps à accepter les derniers engagements du groupe, mais début septembre, devant les nombreuses critiques émises par 18 des 20 plaignants, il a «demandé à l’entreprise d’améliorer ces propositions», a-t-il rappelé. Si Google «va dans la bonne direction», les 2 parties continueront de travailler à une solution amiable, mais dans le cas contraire, «la prochaine étape logique est une communication des griefs». Cela peut ouvrir la voie à des sanctions financières d’un montant de 10% maximum du c.a. mondial du groupe, qui approchait 60 milliards de dollars en 2013. La longueur de l’enquête, ouverte en novembre 2010, s’explique par sa complexité, dans un monde des nouvelles technologies en évolution constante. «Google est une cible mouvante», a expliqué M. Almunia. Il a rappelé que dans le cas de Microsoft, la Commission avait conclu son enquête pour non-respect des règles de la concurrence en 2013 au bout de 16 ans, (…)».