Onze candidats ont répondu en Grèce à l’appel d’offres visant à attribuer des licences pour 10 ans à 4 chaînes de télévision privée, a indiqué lundi le ministère d’État en charge de la réforme. Parmi les candidats, dont un seul groupe étranger, chypriote, figurent toutes les actuelles grandes chaînes grecques privées, comme Star, Skai, Antenna 1, Mega. «Après 25 ans d’anarchie, le paysage de la télévision dans notre pays va fonctionner pour la 1ère fois dans un cadre légal, transparent et sain. Nous avons mis fin à la collusion entre les chaînes, les banques et les politiques», a commenté le ministre, Nikos Pappas. La réforme de l’audiovisuel grec, porté par le gouvernement de gauche d’Alexis Tsipras ambitionne d’assainir l’audiovisuel tant sur le plan financier que sur celui de ses liens avec les décideurs politiques. L’objectif a été avancé depuis des années par les gouvernements successifs, mais jusque là sans effet. L’opposition dénonce pour sa part une manoeuvre pour contrôler l’information, notamment au vu de la limitation à 4 du nombre de licences offertes, alors que 8 chaînes privées diffusent actuellement. Depuis la fin du monopole étatique sur la télévision, il y a une vingtaine d’années, ces dernières ne fonctionnent toutefois qu’avec des autorisations provisoires. M. Pappas n’a cessé de dénoncer «l’opacité» de cette procédure. Le gouvernement Tsipras a aussi fait valoir qu’hormis l’Italie qui a 12 chaînes privées, les pays européens de taille comparable à celle de la Grèce, Autriche, Portugal ou Finlande, n’en ont qu’entre 2 et 4. Les grandes chaînes se sont portées candidates à l’appel d’offres tout en le contestant en justice.
