Hadopi: la filière musicale prudente après les déclarations de Sarkozy

501

La filière musicale et les opposants à Hadopi se montraient prudents mercredi après que Nicolas Sarkozy s’est dit prêt à faire évoluer la loi contre le téléchargement illégal sur Internet. «On me dit «est-ce que vous êtes prêts à un Hadopi 3?» Bien sûr que j’y suis prêt», a déclaré M. Sarkozy lors d’un discours prononcé à l’occasion de l’installation du Conseil national du numérique, une instance de dialogue entre les acteurs de la filière et le gouvernement. Le DG du Snep, principal syndicat de producteurs de disques, David El Sayegh, s’est dit «très surpris» de cette déclaration, en l’absence de précision sur le «contexte» de ces propos. «Je ne pense pas que le président de la République, qui a toujours montré qu’il était du côté des créateurs, veuille abandonner le principe de protection de la propriété intellectuelle sur Internet», a-t-il estimé. Jugeant Hadopi «adapté et proportionné», il a rappelé que pour la filière musicale un 1er bilan de l’action d’Hadopi ne pourrait être tiré qu’un an après l’envoi des 1ers messages d’avertissement, c’est-à-dire fin 2011. «La réponse graduée ne fait peser aucune contrainte majeure sur le développement souhaitable de l’Internet (…). Tout le monde est conscient qu’un minimum de régulation s’impose pour faciliter le déploiement de l’offre légale», a jugé le secrétaire général de la SPPF (producteurs indépendants), Jérôme Roger. «C’est une preuve de plus de l’inefficacité de l’Hadopi», a déclaré Jérémie Zimmerman, porte-parole de l’association la Quadrature du Net.