Harvey Weinstein désormais accusé par une vingtaine de femmes

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Une vingtaine d’actrices, mannequins et anciennes employées ont désormais accusé, à visage découvert pour la plupart, le producteur de cinéma américain Harvey Weinstein de harcèlement sexuel ou d’agression sexuelle sur une période remontant aux années 1990.

L’affaire éclate grâce aux témoignages de huit femmes recueillis par le «New York Times», qui publie une enquête explosive le 5 octobre, également fondée sur des règlements à l’amiable conclus par le magnat afin d’éviter des poursuites, en échange du versement d’une somme d’argent.Celles qui parlent publiquement sont d’anciennes employées du producteur, inconnues du grand public, mais aussi l’actrice Ashley Judd. Le quotidien révèle aussi d’autres cas de harcèlement, notamment avec l’actrice Rose McGowan ou le mannequin Ambra Battilana Gutierrez, qui ont conclu un accord à l’amiable incluant une probable clause de confidentialité; les deux femmes n’ont pas fait de commentaire au journal.

Parallèlement, le très respecté magazine «New Yorker» finalise sa propre enquête de dix mois, publiée le 10 octobre, et dans laquelle 13 femmes accusent Harvey Weinstein de harcèlement ou agression sexuelle, dont trois de viol: l’actrice vedette italienne Asia Argento, l’actrice Lucia Evans et une jeune femme ayant souhaité garder l’anonymat.

Dans le même article, les actrices Mira Sorvino, Emma de Caunes, Rosanna Arquette et Jessica Barth racontent les avances sexuelles du magnat du cinéma dans des circonstances similaires, des attaques qu’elles ont déjouées. Tout comme l’ancienne secrétaire intérimaire de la Weinstein Company Emily Nestor, repérée à l’accueil dès son premier jour. Elle repousse les avances, qui sont rapportées aux ressources humaines, mais sans effet.

Avec le flot de révélations, d’autres femmes décident de témoigner à visage découvert. Les célèbres actrices Gwyneth Paltrow, Angelina Jolie, Judith Godrèche et Katherine Kendall racontent au «New York Times» les avances d’un Weinstein nu ou vêtu d’un peignoir, dans des chambres d’hôtels, au cours des années 1990. «Le Times» publie aussi le témoignages de deux autres femmes, Tomi-Ann Roberts, une étudiante qui avait 20 ans en 1984, et une comédienne débutante, Dawn Dunning, en 2003.

La journaliste Lauren Sivan raconte de son côté au «Huffington Post» que le producteur s’est masturbé devant elle dans les cuisines d’un restaurant, il y a une décennie. La star Cara Delevingne publie sur ses comptes Twitter et Instagram un témoignage désormais presque banal: le patron l’a attirée, à l’aide d’une assistante et au prétexte d’un rendez-vous professionnel, dans sa chambre, et a tenté de déclencher une relation sexuelle à trois, avec une femme déjà présente. Elle s’est enfuie.

La Française Léa Seydoux, dans une tribune sur le site du «Guardian», a aussi raconté s’être échappée après une tentative brutale du producteur «lubrique». Elle y dénonce l’omerta du milieu du cinéma et se lamente: «Je rencontre des hommes comme Harvey Weinstein tout le temps».