Hollywood : «Une «mentalité du plus petit dénominateur commun»

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Une «mentalité du plus petit dénominateur commun» semble l’emporter aujourd’hui à Hollywood, tandis que les séries TV s’efforcent de s’élever «à un niveau artistique», estime Terence Winter, créateur de la série à succès «Boardwalk Empire», co-produite par Martin Scorsese. Le scénariste et producteur américain de 51 ans, auteur régulier de la série «Les Sopranos» avant de créer «Boardwalk Empire», est l’un des invités du festival «Séries Mania», qui se déroule au Forum des Images à Paris jusqu’au 22 avril. Pour Terence Winter, récompensé par 2 Emmys Awards pour «Les Sopranos», les séries, format dans lequel la chaîne de télévision à péage américaine HBO a été pionnière depuis le milieu des années 90, ont aujourd’hui la main. «Dans les années 70, les nommés aux Oscars et les grands succès au box office étaient des films comme «French Connection», «Midgnight Cowboy» ou «Le Lauréat», avec des études de personnages vraiment intéressantes», a-t-il indiqué. «Maintenant, les grands succès au box office, ce sont des histoires de super-héros. Il semble qu’il y ait une mentalité du plus petit dénominateur commun, avec des films qui sont presque uniquement visuels, que tout le monde peut comprendre partout dans le monde», regrette-t-il. Pour le scénariste, avocat de formation avant de se lancer dans les séries, l’écriture pour la tv américaine était essentiellement tournée vers les besoins des annonceurs jusqu’à l’apparition du câble. «C’était: «Nous avons arrêté le meurtrier, nous avons résolu ce crime, et vous devriez acheter ce savon»», raille-t-il. Puis sont venues les chaînes à péage, qui ont permis de réaliser des séries «sans presqu’aucune entrave», se réjouit le créateur de «Boardwalk Empire», récompensée par 2 Golden Globes en 2011. La série, diffusée depuis 2010 aux Etats-Unis sur HBO, se déroule à Atlantic City dans les années 20 et raconte l’histoire d’un politicien corrompu lancé dans la contrebande d’alcool.