Jean-François BOYER, Producteur et Président de l’Association pour la Promotion de l’Audiovisuel

562

media+
Quels sont les enjeux qui s’inscrivent aujourd’hui dans la création TV ?
Jean-François BOYER
Le premier enjeu repose sur le fait que les collectivités locales et régionales françaises ont un rôle important à jouer pour attirer les tournages étrangers sur le territoire français. Nos régions sont en effet créatrices d’emplois dans l’audiovisuel et elles promeuvent les valeurs de l’Hexagone à l’étranger. Le deuxième enjeu s’appuie sur le nouveau Contrat d’Objectifs et de Moyens (C.O.M) de France Télévisions et d’Arte. Rappelons tout de même que ces chaînes représentent chaque année plus de 55% du volume de la fiction commandée et 80% du volume documentaire.
media+
Les professionnels de la télévision mesurent-il l’impact futur de la TV Connectée ?
 Jean-François BOYER
 Je ne suis pas certain que les professionnels mesurent encore la formidable révolution que représentera la TV Connectée. Pour l’instant, cette innovation technologique n’a aucun effet en matière de création car elle ne dispose pas encore de modèle économique. En revanche, dans les 5 ans qui viennent, il y aura un certain nombre de conséquences à la fois pour les détenteurs de contenus, les créateurs et le téléspectateur qui deviendra son propre directeur de la programmation.
media+
La fiction TV a-t-elle subi un renouvellement en termes de programmation ?
 Jean-François BOYER
 Pour répondre à cette question, nous avons invité les responsables de la programmation de France 2 et d’M6. Ce sont des hommes de l’ombre qui décident de commander les séries, de les programmer mais aussi déterminent les publics cibles.
media+
Le Baromètre 2011 de la Création TV est dévoilé ce matin. Quelles en sont les tendances ?
 Jean-François BOYER
 L’eldorado que présentaient prétendument les chaînes de la TNT en matière de création originale est pour l’instant une supercherie. Alors que la TNT récupère d’importantes recettes publicitaires et représente 25% de l’audience, elle ne concoure qu’à 1,8% du montant total des nouvelles productions. La hausse du volume documentaire résulte peut-être de reportages maquillés en documentaires. C’est une façon aisée de détourner les quotas et de répondre aux obligations tout en esquivant les codes traditionnels du genre documentaire.