La radio numérique terrestre (RNT), serpent de mer en France, est testée à Lyon auprès du grand public pendant neuf mois, une 1ère expérimentation à cette échelle suivie de près par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) qui devra décider de son éventuelle extension. «Ce qui manque à la RNT, c’est qu’elle soit connue des auditeurs», a déclaré jeudi Patrice Gélinet, membre du CSA, venu à Lyon avec son homologue Rachid Arhab pour ce coup d’envoi. Les atouts de cet outil sont, selon lui, «un meilleur confort d’écoute», «l’association possible de données» telles que les titres de chanson ou des photos et surtout «un accès à davantage de stations». «Un tiers des Français en reçoit moins de 10», en zone rurale notamment, rappelle le conseiller. Et parallèlement, la bande FM arrive à saturation. Pour ce test, qui survient après des essais techniques dans d’autres villes comme Nantes, un bouquet de quinze radios a été autorisé par le CSA, de Radio Orient à TSF Jazz en passant par la radio chrétienne RCF. Huit d’entre elles ne sont pas disponibles en FM, dont Ouï FM, Radio Nova et Latina. En outre, huit radios commerciales (Europe 1, RMC…) sont diffusées en numérique par TSF. Pour que les Lyonnais puissent en profiter, il faut cependant qu’ils s’équipent de postes de réception adaptés, déjà disponibles dans le commerce à partir de 40 euros pièce. Ces postes peuvent recevoir à la fois la radio analogique hertzienne (AM ou FM) et des programmes radiophoniques numériques qui, sur le même principe que la télévision numérique terrestre (TNT), sont compressés, permettant la diffusion de plusieurs radios sur une même fréquence. Pour sensibiliser les habitants, un site web (www.rntlyon.fr) va être lancé, des spots radio seront diffusés et deux opérations d’information auront lieu les 25 juin et 9 juillet dans le centre-ville. Les 15 radios et la société lyonnaise VDL, opérateur de diffusion, financent cette expérience, dont le coût s’élève à quelque 400.000 euros.