La ville de Görlitz rêve d’Hollywood

430

 

Sous la RDA communiste, elle tombait en ruine. Vingt-cinq ans après, la petite ville de Görlitz rêve d’Hollywood, après avoir été le lieu de tournage de plusieurs films, comme «The Grand Budapest Hotel» ou «la voleuse de livres». Frappée comme presque toute l’ex-RDA par l’exode des actifs, la plus à l’est des villes allemandes, dont la partie orientale est devenue polonaise après la chute du IIIème Reich, mise sur ses pimpantes façades, qui vont du gothique à l’Art Nouveau en passant par la Renaissance et le baroque, pour décoller économiquement. Elle dispose d’ailleurs d’une employée spécialement chargée de l’accueil des tournages, un fait totalement inhabituel pour une cité de quelque 54.000 habitants. Epargnée par les bombardements pendant la Seconde Guerre mondiale, «Görliwood», comme elle s’est elle-même baptisée, «a déjà incarné New York, Berlin, Francfort, Paris, Heidelberg, Munich», raconte Karina Thiemann, guide touristique. Et pendant 3 mois début 2013, elle fut ce lieu imaginaire d’Europe centrale pour le «Grand Budapest Hotel» de l’Américain Wes Anderson. Connue tout d’abord uniquement des réalisateurs allemands, la ville s’est peu à peu fait un nom auprès des étrangers, épaulée par les mythiques studios berlinois de Babelsberg. En 2003, elle accueillit ainsi l’équipe du «Tour du Monde en 80 jours» de l’Américain Frank Coraci. Suivirent «The Reader», grâce auquel Kate Winslet remporta l’Oscar de la meilleure actrice en 2009, «Inglourious Basterds» de Quentin Tarantino, et quelques scènes de «Monuments Men» de George Clooney.