L’Arcep estime possible une concentration du secteur des télécoms

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Le président de l’autorité de régulation des télécoms (Arcep), Jean-Ludovic Silicani, a estimé mercredi «possible» une concentration du secteur des télécoms en France, tout en assurant que les tarifs de la téléphonie mobile allaient se stabiliser d’ici la fin de l’année. Auditionné devant la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, M. Silicani a déclaré qu’il y avait une «possibilité de réorganiser le secteur vers plus de concentration». «De même qu’il était utile en 2008-2009 de faire un entrer un 4ème acteur pour réanimer un marché congelé, stérilisé et inerte sur le mobile, de même aujourd’hui on peut parfaitement envisager que le marché se reconcentre raisonnablement», a-t-il expliqué. «Il le fait déjà puisqu’il y a un projet de concentration entre Numericable et SFR», a-t-il rappelé. Et, «il peut y avoir d’autres concentrations qui concerneront forcément, si elles ont lieu, l’opérateur le moins important du secteur qui est Bouygues Telecom». «Maintenant, nous devons respecter le choix qui a été annoncé la semaine dernière par Bouygues Telecom de demeurer pour l’instant indépendant en investissant et en essayant de redresser cette entreprise», a-t-il ajouté. Bouygues Telecom a présenté il y a une semaine un plan d’économies de 300 millions d’euros par an, qui va s’accompagner de plus de 1.500 suppressions de postes. Fin janvier, lors de la cérémonie des voeux de l’Arcep, M. Silicani avait assuré que si une concentration devait avoir lieu, «elle conduirait sans doute à une hausse des prix rapide, comme c’est le cas en Autriche où en un trimestre, le passage de 4 à 3 opérateurs, fin 2013, a fait augmenter les prix de près de 10%». Devant les députés, il a expliqué qu’il y avait eu une baisse des prix rapide de mi-2012 à mi-2013 après l’arrivée de Free Mobile, mais que depuis la mi-2013 et jusqu’à fin de l’année dernière il y avait eu un «ralentissement considérable de la baisse des prix». «On peut raisonnablement penser que les prix vont atterrir, se stabiliser, à un certain niveau qui ne devrait pas être très différent de celui que l’on connait aujourd’hui d’ici à la fin de l’année ou au début de l’année prochaine», a-t-il assuré.