Le groupe français de conseil en technologie Assystem Technologies change de nom pour devenir Expleo

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Le groupe français de conseil en technologie Assystem Technologies, qui change de nom mercredi pour devenir Expleo, se met en ordre de bataille pour faire face à l’arrivée de nouveaux concurrents sur ses marchés traditionnels, a indiqué son président Olivier Aldrin. Non coté, Expleo est issu d’une séparation d’activité au sein d’Assystem, l’un des quatre grands du conseil en technologie avec le poids-lourd Altran et les outsiders Alten et Akka Technologies.

Le groupe a repris les activités non-nucléaires, laissées à Assystem, et a été partiellement vendu au fonds d’investissement Ardian (ex-fonds d’investissement d’Axa devenu indépendant), qui détient 60% des parts, Assystem en conservant 40%. Aujourd’hui, Expleo se prépare à voir arriver sur ses terres de nouveaux et puissants acteurs issus de l’informatique, notamment indiens, a indiqué Olivier Aldrin.

Du fait de la numérisation de l’économie et de l’industrie, «il y a une convergence entre l’informatique et l’ingénierie de plus en plus évidente», explique Olivier Aldrin, passé auparavant notamment chez Econocom et Ingenico.    Pour l’instant, les géants de l’informatique français ne sont pas encore menaçants pour les marchés d’Expleo, estime M. Aldrin, malgré la présence de plus en plus sensible de Sogeti, la filiale d’ingénierie de Capgemini. Mais les géants du conseil en informatique indien, comme Wipro, Infosys ou HCL «sont des concurrents très importants et très compétitifs» en dehors de l’Europe occidentale, estime M. Aldrin. «Ils sont très présents aux Etats-Unis» et commencent à «faire des coups» au Royaume Uni, indique-t-il.  «A terme, ces concurrents indiens vont craquer le code et devenir des vrais concurrents en Europe», et Expleo doit se préparer «à faire face à ces gens extrêmement compétents», estime-t-il.

Expleo compte près de 15.000 salariés et réalise environ 1,1 milliard de chiffre d’affaires. Il est avec Akka l’un des «petits» d’un quatuor français au pinacle du marché mondial, ou figurent également Alten (2,27 milliards de dollars en 2018) et Altran (près de 3 milliards d’euros d’activité après l’acquisition d’Aricent). Pour faire face à la concurrence, Expleo compte notamment doubler ses ressources en ingénieurs en Inde, où il emploie aujourd’hui près de 2.500 personnes.

Si Expleo veut croître sur les marchés occidentaux, il doit «croître en Inde aussi», explique Olivier Aldrin. L’Inde s’impose pour des raisons de coût, voire surtout pour des raisons de disponibilité de la main d’oeuvre, indique-t-il. «C’est plus facile de recruter un ingénieur indien de qualité qu’un ingénieur automobile en région parisienne», affirme-t-il.