Le journaliste sportif Pierre Ménès condamné à deux mois de prison avec sursis pour agression sexuelle, mais relaxé dans deux affaires sur trois

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Le journaliste sportif Pierre Ménès, 59 ans, a été condamné mercredi à Paris à deux mois de prison avec sursis pour agression sexuelle, mais a été totalement relaxé dans deux des trois affaires qui lui étaient reprochées.

Le tribunal a déclaré coupable l’ex-chroniqueur de Canal+ pour «une partie» des faits concernant une vendeuse dans un magasin Nike en 2018, mais il l’a relaxé concernant une seconde vendeuse ainsi qu’une accusation d’attouchement au Parc des Princes en 2021.

La juridiction a jugé que «le contact initial» décrit par la vendeuse du magasin des Champs-Elysées était «corroboré par les vidéos, par contre, pour le reste, le tribunal a estimé qu’il y avait un doute conséquent et qu’il ne pouvait entrer en voie de culpabilité», a déclaré le président. Le magistrat a «fait remarquer» qu’il est «allé au minima de la peine», et n’a pas inscrit Pierre Ménès au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS). Il a été condamné à une «peine complémentaire obligatoire d’inéligibilité d’un an». «Pierre Ménès est relaxé à 90%, voire même 95% des faits (…) je voyais 60% des journalistes ici et la plupart de vos collègues qui, pour le Parc des Princes, l’avaient déjà condamné trois pieds sous terre, il est relaxé, innocenté. Sur la partie de Nike, 90% des faits, il est relaxé», a déclaré son avocat Me Arash Derambarsh. «Il est condamné (…) pour des mains, où il aurait touché les mains de la vendeuse, sur le fondement d’une vidéo qui a été délibérément détruite par le procureur de la République (…) Evidemment, c’est inacceptable parce que notre client n’a jamais commis de façon intentionnelle la moindre infraction sexuelle», a-t-il ajouté. La défense a souligné qu’elle allait probablement faire appel.

Lors du procès le 8 mars, la procureure avait requis huit mois de prison avec sursis et 6.000 euros d’amende pour des «comportements qui sont sur le plan pénal répréhensibles» et qui «correspondent à une sorte d’abus de notoriété, de pouvoir». Lors du procès, M. Ménès avait contesté vigoureusement toute agression sexuelle, dénonçant un «dossier vide». Il a porté plainte pour «violation du secret de l’enquête» et «dénonciation calomnieuse».

L’ex-chroniqueur du «Canal Football Club» a quitté l’entreprise le 1er juillet 2021, mettant fin à près de douze ans de collaboration, après un scandale lié à la diffusion du documentaire «Je suis une journaliste, je ne suis pas une salope». Des accusations découlant de ce documentaire font l’objet d’une enquête à Nanterre pour agressions sexuelles et harcèlement sexuel.