Le Monde dans le rouge en 2013

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Le groupe Le Monde enregistrera «un résultat d’exploitation négatif en 2013» après une année 2012 bénéficiaire, en raison d’un «trou d’air» de ses recettes publicitaires depuis octobre, a indiqué le président du directoire Louis Dreyfus devant l’AJM (Association des journalistes médias). «Les recettes se sont bien tenues jusqu’à fin septembre, mais depuis il y a eu une baisse brutale à un chiffre, un trou d’air général, à cause de l’inquiétude des annonceurs sur la consommation en France», a-t-il précisé. Nous visons «un retour à l’équilibre dès 2014», a poursuivi M. Dreyfus, qui dirige Le Monde depuis 2010. «Cela force à s’interroger sur la façon d’accélérer la transformation du modèle». Au sein du groupe, qui comprend aussi notamment «Télérama», «Courrier International» et «La Vie», l’hebdomadaire culturel «Télérama» affichera en revanche «une rentabilité positive de 7 millions d’euros». Côté diffusion, sur l’ensemble de 2013 le journal le «Monde» aura vu ses ventes baisser de 2,5% environ, a-t-il estimé. Le papier représente encore 86% du c.a. du groupe. Parmi les relais de croissance envisagés dès l’an prochain, il a cité l’organisation d’événements, en partie payants et en partie sponsorisés par des annonceurs ou le lancement d’une édition numérique pour tablettes le soir. M. Dreyfus n’a par ailleurs pas exclu le développement du «native advertising» (contenus sponsorisés, type publi-reportages), à condition qu’ils soient clairement identifiés comme tels pour les lecteurs. «Ce qui se passe dans la presse va forcer à une consolidation acccélérée dans les années qui viennent», a estimé M. Dreyfus. «Il va y avoir des rapprochements, cela va arriver, car les à-coups du marché publicitaire sont très violents aujourd’hui et il faut avoir les moyens», a-t-il ajouté, jugeant possible que des titres disparaissent. Selon lui, la direction du Monde étudie pour 2014 une hausse du prix et pour le journal papier et pour sa version numérique, qui compte 125.000 abonnés dont 55.000 qui reçoivent uniquement sa version en ligne. Si la TVA sur la presse en ligne était ramenée à 2,1%, comme le prévoit la ministre de la Culture Aurélie Filipetti pour 2015, cela économiserait au journal actuellement environ 1 million d’euros, a-t-il évalué.