Luc MARTIN-GOUSSET, Président de la Commission Télévision de la PROCIREP
Le paf évolue. Comment la PROCIREP (société de gestion de droits et d’aide à la production cinématographique et audiovisuelle) analyse-t-elle et anticipe-t-elle les choses ? Réponse avec Luc MARTIN-GOUSSET, Président de la Commission Télévision de la PROCIREP
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Le PAF évolue-t-il en faveur des producteurs indépendants ?
Luc MARTIN-GOUSSET
Pas nécessairement. Le paysage audiovisuel est à un moment charnière. Difficile d’y voir clair. Mais les programmes qui se vendent bien ne sont pas forcément portés par de grands groupes. Parmi les œuvres françaises retenues lors des «Oscars» et des «Emmy Awards», beaucoup sont produites par des indépendants.
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La mutation des modes de consommation bouscule-t-elle l’activité du producteur ?
Luc MARTIN-GOUSSET
Évidemment ! Les sources de financement ainsi que les droits qui circulent sont de plus en plus bousculés. Les producteurs doivent s’adapter aux changements. Ils peuvent dorénavant vendre leurs œuvres à tous types de diffuseurs, y compris les sites en ligne (comme Netflix). Il s’agit d’une modification de notre environnement. Mais les acteurs les plus bousculés restent les diffuseurs.
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Les programmes de flux n’ont jamais été récompensés par la PROCIREP. Or, il existe un vrai savoir-faire dans ce genre…
Luc MARTIN-GOUSSET
Les problématiques d’un producteur de flux sont différentes de celles d’un producteur de fiction, de documentaire ou d’animation. Les enjeux de distribution et de pérennité de ces programmes n’ont rien à voir. D’ailleurs, l’aide sélective de la PROCIREP est considérée comme un levier d’aide à la création de programmes généralement patrimoniaux. Le flux n’est donc pas éligible à cette aide. Notre commission télévision distribue près de 6 M€ par an pour favoriser la création. Sur les 11 premiers mois de 2015, parmi 969 dossiers soumis dans les genres fiction, animation et documentaire, 516 ont été acceptés.
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Quelles sont les futures actions de la Commission TV de la PROCIREP ?
Luc MARTIN-GOUSSET
L’un des gros enjeux de la PROCIREP demeure toujours le sujet de la copie privée à l’heure de la télévision de rattrapage et des «cloud» qui rendent floue la frontière entre la copie et la première diffusion.
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Créé en 1994 par la Commission TV de la PROCIREP, le «Prix du Producteur Français de Télévision» organisera sa 22ème édition lundi 14 décembre à Paris Quelle est la réelle vocation de ce prix ?
Luc MARTIN-GOUSSET
«Le Prix du Producteur Français de Télévision» entend valoriser le rôle et la place du producteur indépendant dans le paysage audiovisuel français. Parmi les succès des programmes de télévision, nous voulons collectivement affirmer que le producteur est un acteur important mais dont le nom n’est que très rarement cité dans la presse ou ailleurs. De plus, on a l’impression que les députés ainsi que les sénateurs n’arrivent pas à comprendre le rôle essentiel du producteur. Ils considèrent d’ailleurs le secteur audiovisuel comme n’importe quel autre secteur.
