Le printemps du cinéma indépendant gabonais

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Pauvreté, corruption, clientélisme, immigration: le cinéma indépendant gabonais aborde de nombreux sujets politiques ou sociaux et connaît, avec quatre sorties en quelques semaines, un printemps que certains aimeraient voir déboucher sur un «Gollywood», à l’image du Nollywood nigérian. «Il y a un collectif des indépendants. On veut montrer qu’on veut se battre, que les indépendants veulent et peuvent faire des films même si on n’a pas les moyens de le faire actuellement. On veut montrer ce qu’on sait faire, faire des films et après peut-être que les moyens viendront», affirme Charly Steeve Kombila, président du collectif «Pro-Films» qui regroupe des réalisateurs indépendants gabonais et réalisateur de «Un coeur pour deux». Le cinéma gabonais était autrefois réputé avec des réalisateurs de renom comme Philippe Mory (Les Tams-tams se sont tus), Imunga Ivanga (Dolé) Charles Mensah (Obali) ou Henri-Joseph Koumba Bididi (Les couilles de l’éléphant), qui sort cette année une grosse production, «Le Collier de Makoko». Mais il a connu une longue traversée du désert en l’absence de circuit de distribution dans un pays où il n’existe que deux salles de cinéma fonctionnant par intermittence.