Le secteur du numérique a connu un ralentissement en 2024 de sa croissance en France, d’après les résultats annuels publiés mardi par Numeum, l’organisation professionnelle du secteur, qui invite à une politique en faveur des investissements. Ce secteur, qui regroupe les éditeurs de logiciels, les entreprises de services numériques, et le conseil en technologie, a connu en 2024 une croissance de 3,5%, en net ralentissement par rapport aux résultats de l’année précédente (+6,5%). Il est évalué à près de 70 milliards d’euros par Numeum. «Il y a un vrai changement de dynamique qui s’est opéré dans le courant de l’année 2024», commente Benoît Darde, membre du comité exécutif de Numeum. Un résultat que l’organisation attribue notamment à l’«instabilité politique», qui a entrainé un ralentissement des investissements, et des recrutements. «Près de 30% (un chiffre multiplié par trois par rapport à 2023, NDLR) des entreprises déclarent avoir réduit leurs recrutements ou ne pas en avoir effectué du tout», souligne ainsi Numeum. La perte de vitesse a toutefois été inégale au sein du secteur. Les éditeurs de logiciels et les plateformes de cloud se maintiennent ainsi à 8,2% de croissance (contre +10,3% en 2023), tandis que la croissance est tombée à 0,7% du côté des entreprises de services numériques (+4,1% en 2023) et à 1% s’agissant du conseil en technologies (+5,5% en 2023). «Le scénario retenu pour 2025 est la continuité de la dynamique observée» au second semestre 2024, a estimé Numeum. L’organisation prévoit l’an prochain une croissance de 4,1%, poussée par la croissance des éditeurs et plateformes cloud (+9%). «Si on veut éviter que cette dynamique d’arrêt d’investissement se poursuive, cela implique d’apporter de la stabilité pour les entreprises, et de soutenir l’investissement», plaide Benoît Darde.