Les géants technologiques comme Google ont toute liberté de censure aux Etats-Unis

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Les géants technologiques comme Google ont toute liberté pour supprimer des contenus sur leurs plateformes internet, sans enfreindre la Constitution américaine, selon un jugement rendu mercredi par un tribunal de Californie. La décision de la cour d’appel de San Francisco rejette la plainte d’un média conservateur, PragerU, qui accusait YouTube d’avoir enfreint le 1er amendement de la Constitution qui régit notamment la liberté d’expression et de la presse. Cet article de la Constitution s’applique aux institutions gouvernementalesmais pas aux entités privées. Or malgré ses deux milliards d’utilisateurs mensuels, YouTube, propriété de Google, «reste un forum privé, pas un forum public soumis à l’examen de la justice en vertu du 1er amendement», écrit la cour d’appel. De son côté, PragerU estimait que Google avait enfreint la loi en limitant «de manière arbitraire» l’accès à certaines de ses vidéos portant sur des sujets aussi variés que «les différences homme-femme» ou «des questions environnementales».Le média conservateur affirmait que des vidéos similaires mises en ligne par des médias plus libéraux n’avaient pas subi le même traitement. La plateforme YouTube s’est félicitée de la décision de la cour d’appel de confirmer un jugement pris en 1ère instance. «Les produits Google ne font pas de discrimination politique», a déclaré un porte-parole de YouTube, Farshad Shadloo, dans un communiqué. «Nous prenons toutes les précautions pour concevoir nos produits et appliquer nos procédures de manière à ne pas tenir compte des penchants politiques», assure-t-il. De son côté, PragerU a dit ne pas vouloir en rester là. «Ce jugement est bien sûr une déception mais nous n’allons pas abandonner la lutte et allons continuer à alerter le public sur la censure des idées conservatrices par les géants de la tech», a déclaré le responsable du marketing de PragerU, Craig Strazzeri. La directrice générale du média, Marissa Streit, a quant à elle déploré que la cour d’appel de San Francisco «soit elle aussi effrayée par Goliath, Google».