Les quotidiens dubitatifs sur la prestation de Sarkozy dimanche soir

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Les quotidiens sont très souvent dubitatifs lundi, au lendemain de la prestation télévisée de Nicolas Sarkozy, aussi bien sur les annonces du «toujours président» que sur la stratégie du «pas encore candidat» à moins de trois mois de l’élection présidentielle.
Après les propositions économiques du président – que les éditorialistes estiment risquées électoralement – dans «Le Figaro», Gaëtan de Capèle juge que son positionnement «est évidemment plus téméraire et plus risqué … que de déclarer la guerre à la finance ou de promettre que «les riches» paieront». «Cest probablement aussi beaucoup plus utile pour l’intérêt général, à défaut d’être populaire», ajoute-t-il.
A l’inverse, «L’Humanité» pense, sous la plume de Jean-Paul Piérot, que «tout semble se passer comme si le chef de l’État … voulait achever d’ici à l’élection présidentielle l’oeuvre de démolition du modèle social, accélérer la déréglementation du travail».
«Désespérant», juge Paul Quinio dans «Libération» en regrettant qu’il n’y ait pour Nicolas Sarkozy «qu’une seule option (…) celle du toujours plus de flexibilité. Comme s’il ne s’agissait que de sadapter à la crise, et non de la combattre à la racine». Pour «La Voix du Nord», Hervé Favre souligne que «Nicolas Sarkozy a choisi hier soir de durcir le clivage droite – gauche». Face au choix des mesures annoncées, «pourquoi Nicolas Sarkozy prend-il ce risque, bien réel ?» se demande Guillaume Goubert («La Croix») avant d’apporter la réponse: «le président sortant cherche à endosser une stature de l’homme d’État churchillien».
«Bien joué mais risqué», estime à cet égard Philippe Rivière, pour «La Nouvelle République du Centre Ouest». D’autant que, selon Michel Lepinay («Paris Normandie», «le président (a joué) une sorte de va-tout». «Ça passe ou ça casse», résume Christophe Bonnefoy dans «Le Journal de la Haute-Marne» tout comme François Martin qui se demande dans «Le Midi Libre»: «Président courage ou président kamikaze ?» tandis que «L’Alsace», avec Patrick Fluckiger, estime que «Nicolas Sarkozy joue la présidentielle à quitte ou double». C’est «coup de poker», ajoute Rémi Godeau dans «L’Est Républicain».  
Daniel Ruiz de «La Montagne» est bien seul à estimer que «Nicolas Sarkozy a sans doute repris la main et quelques points dans les sondages».
Déjà candidat ou toujours président? Jacques Guyon dans «La Charente libre» ironise sur le président qui n’était «pas du tout préoccupé par sa candidature. La meilleure preuve: il exclut toute augmentation d’impôt. Et ça, ça ne trompe pas…». Jean-Claude Souléry de «La Dépêche du Midi» s’amuse de voir que «Sarkozy est tellement candidat qu’il n’a même pas eu besoin hier soir d’en faire l’annonce officielle».
Michel Urvoy («Ouest-France») ne veut pas trancher: «à cause de la crise, le Président presque candidat gouvernera jusqu’au bout. En raison des sondages, le candidat encore Président devrait faire campagne».