L’industrie spatiale française lance un appel à soutenir la mise en place d’une constellation européenne de satellites

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De grands noms de l’industrie spatiale française ont lancé jeudi un appel à soutenir la mise en place d’une constellation européenne de satellites évoquée par Bruxelles, au nom de la souveraineté du continent. 

«L’émergence d’une constellation européenne de télécommunications nous semble être une condition sine qua non de la disparition des déserts numériques (et) de la capacité des États européens à avoir des communications sécurisées», écrivent les membres de la «SpacEarth Initiative» dans un communiqué. 

Le commissaire européen au marché intérieur, chargé des questions spatiales, Thierry Breton, avait plaidé début 2021 pour que l’Union se dote rapidement de sa propre constellation, au moment où les projets se multiplient outre-Atlantique. 

Il s’agit de préserver «la souveraineté de l’Europe et sa pertinence comme puissance majeure du XXIème siècle», ont jugé les signataires du texte, qui formulent dix propositions pour «renforcer le spatial européen» diffusées à l’approche du début de la présidence française de l’Union européenne. 

Les membres de cette coalition sont notamment Airbus, Safran et leur coentreprise ArianeGroup, mais aussi ThalesAlenia Space, les pépites Hemeria et SpaceAble et le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), des entités vouées à bénéficier de nouveaux investissements européens dans le domaine spatial. 

Au-delà du sujet de la constellation européenne, celles-ci souhaitent «le développement de capacités européennes de surveillance spatiale et d’identification multi-orbites d’ici la fin de la décennie (…) pour les besoins civils et militaires». 

Et toujours en matière de souveraineté, la coalition d’entreprises appelle à «garantir dans la durée notre accès à l’espace pour ne pas être la variable d’ajustement des autres grandes puissances», en soutenant notamment le programme des fusées lourdes Ariane. 

Les membres de SpacEarth exhortent, en outre, les Etats à soutenir une mission de mesure d’émissions de CO2 générées par l’activité humaine, «la mission Copernicus CO2M qui reste à financer, afin d’entraîner l’ensemble des États vers le respect des accord internationaux concernant le carbone». 

Il s’agit de «faire de l’Europe le leader mondial en matière de systèmes d’observation satellitaires du climat et des risques environnementaux», ont souligné les entreprises.