Marco CHERQUI, Fondateur et Producteur de Chic Films
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À partir du lundi 20 février à 21h00, CANAL+ diffusera la 3ème saison de «Kaboul Kitchen» (Scarlett Production/ Chic Films). La dramédie, un genre un part entière ?
Marco CHERQUI
J’ai toujours cru en la série de comédie qui ne s’interdit ni l’émotion, ni le drame, ni le thriller. «Kaboul Kitchen» (12X30’) s’installe depuis trois saisons au-delà de nos circuits franco-français traditionnels. D’autre part, le financement d’une série de 30’ ne correspond pas à la moitié d’une série de 52’ («Kaboul Kitchen» dispose d’un budget de 9 M€, ndlr). Quant aux distributions internationales, le 30’ en comédie reste beaucoup plus difficile à vendre que le thriller de 52’. Pourquoi ? Parce que le thriller repose sur un langage universel. La comédie, beaucoup moins.
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Tourner «Kaboul Kitchen» au Maroc, ça change quoi ?
Marco CHERQUI
Financièrement, nous n’avons pas eu accès au crédit d’impôt. En revanche, si nous avions tourné pour le cinéma, nous aurions pu y accéder. Les compléments de financements, nous les trouvons chez les vendeurs internationaux, le CNC ou encore les coproducteurs.
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Au départ, vous étiez essentiellement producteur de cinéma. A présent, vous produisez aussi des séries. Pourquoi ?
Marco CHERQUI
Je suis venu à la série un peu comme tout le monde ces 10 dernières années. CANAL+ avait, en premier lieu, la volonté de produire des séries de grande qualité en faisant aussi appel à des producteurs de cinéma, pouvant amener un autre type d’auteurs et de réalisateurs. La première série que j’ai produite pour la chaîne cryptée s’appelait «Nos enfants chéris» (24X26’), l’adaptation du film de Benoît Cohen.
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La barrière cinéma-séries existe-t-elle encore ?
Marco CHERQUI
Oui, bien sûr, mais de moins en moins. Pour un acteur ou un réalisateur, la barrière cinéma-séries a quasiment disparu chez CANAL+ ou même ARTE. De plus, nous retrouvons aujourd’hui des comédiens comme Charles Berling sur M6 ou encore des acteurs de renom dans des séries comme «Dix pour cent» sur France 2. La qualité des séries est montée en puissance. Le goût des téléspectateurs s’est élargi.
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Les séries commencent-elles à bousculer les codes ?
Marco CHERQUI
Aux Etats-Unis, il y a eu une tendance qui a permis de trouver beaucoup plus facilement de l’audace dans les séries que dans le 7ème art. D’un côté, le cinéma américain réduit la voilure sur les films indépendants et de l’autre, les blockbusters prennent de plus en plus de place. De ce fait, la série propose aujourd’hui des sujets et des tonalités vraiment très fortes et étonnantes avec des auteurs qui peuvent venir de la grande littérature. «Les Soprano» a ainsi été la première série qui m’a embarqué.
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Parmi plusieurs longs-métrages, Chic Films a notamment développé et coproduit «Un Prophète». Que préparez-vous dorénavant pour le grand écran ?
Marco CHERQUI
Fin 2016, nous avons sorti en salles la comédie «A fond», réalisée par Nicolas Benamou qui a approché le million d’entrées. Juste avant, nous étions coproducteurs de «Love & Friendship» de Whit Stillman. Après avoir produit il y a trois ans «Nuit Blanche» de Frédéric Jardin, nous développons à ce jour son prochain long-métrage tourné à Londres, en anglais, et qui s’appelle «Viscéral». Le personnage principal du film sera une héroïne, chirurgien cardiaque, spécialisée dans la greffe de cœurs, et qui va s’en faire voler un.
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D’autres projets prévus en télévision ?
Marco CHERQUI
Nous développons la saison 4 de «Kaboul Kitchen» sur 12X30’. Notre objectif est de réduire le temps de fabrication qui sépare deux saisons. Nous développons aussi une mini-série de 6X52’ tirée de romans pour CANAL+. Pour faire simple, ce serait un peu «Un Prophète» en série. Enfin, nous préparons pour M6 l’adaptation d’un thriller de 4X52’ tiré également d’un roman.
LES DIRIGEANTS
Marco CHERQUI
Fondateur et producteur
COORDONNEES
53 rue du faubourg Saint Antoine
75011 Paris
DATE DE CREATION
2002
PRODUCTIONS
«Kaboul Kitchen», «Le Prophète», «A fond», «Love & Friendship» …