M. FELDMAN (Productrice) : «Tourner une série TV en Roumanie, Pologne ou Bulgarie, revient financièrement au même»

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«Absentia» est une série policière américaine de Sony Pictures Television Networks. Disponible en France depuis quelques semaines sur SFR Play VOD illimitée, la série vient aussi d’être programmée sur la nouvelle chaîne Altice Studio. Entretien avec sa productrice, Maria FELDMAN.

média+ : Série originale de Sony Pictures Television Networks produite par votre société Masha Productions et tournée en Bulgarie, «Absentia» est votre nouvelle production. Quels ont été vos «process» de fabrication ?  

 Maria FELDMAN : Ce projet a débuté grâce à l’aide de Sony qui nous a donné l’opportunité de mettre en images un scénario qu’ils avaient en leur possession depuis longtemps. Ils avaient adoré l’une de nos séries, «False Flag» diffusée sur CANAL+. En l’occurrence, «Absentia» s’impose comme un thriller en dix épisodes dans lequel l’agent du FBI Emily Byrne (incarnée par Stana Katic) disparaît sans laisser de trace et elle est déclarée décédée. Six ans plus tard, on la retrouve dans une cabane dans les bois, entre la vie et la mort, mais elle ne se souvient pas de ce qui lui est arrivé lorsqu’elle était captive.

En entamant la production, aviez-vous déjà un diffuseur ? 

Nous savions qu’«Absentia» allait être diffusée dès l’automne dernier sur certaines chaînes de Sony, notamment AXN. Sony Pictures Television a été chargé de la distribution de la série dans le monde entier. Dès le départ, nous avons visé un public très large même si notre série était davantage destinée à une chaîne du câble ou aux plateformes de streaming.

Alors que la série «Absentia» est censée se passer à Boston aux Etats-Unis, pourquoi avez-vous tourné en Bulgarie ?  Pour des raisons évidentes d’économie ?

Pour des raisons à la fois artistiques et financières, nous avons tourné en Bulgarie. Comme l’histoire est censée se passer dans la banlieue de Boston aux Etats-Unis, on a dû chercher le pays pouvant prétendre à lui ressembler. La Bulgarie s’est avérer un bon choix. Non seulement, il y a d’excellentes équipes de production mais il y a aussi un studio ainsi que des rues qui ressemblent à celle de Boston. Une grande partie de la série a également été tournée dans la nature, dans les bois et dans le lac. Cela reste un grand défi quand on ne tourne pas dans son pays. Les conditions climatiques étaient difficiles pendant les 60 jours de tournage.

La Bulgarie demeure-t-il le pays de l’Europe de l’Est le plus «rentable» pour le tournage d’une série internationale ?

D’un point de vue financier, cela revenait au même de tourner en Roumanie, en Pologne, en Bulgarie, ou encore en Afrique du Sud. Les frais sont assez similaires.

«Absentia» a été pensée pour le marché européen mais avec une vision internationale. C’était un pari risqué ?    

 Je le ne pense pas. Même si l’histoire est américaine, le réalisateur ne l’est pas. C’est bien la preuve que le monde s’ouvre. D’autres de mes productions israéliennes ont finalement été diffusées à l’international. C’est le cas de «False Flag» programmée sur des networks comme CANAL+ ou FOX. L’audiovisuel n’a plus de frontières.  Le plus important est d’avoir une bonne histoire et de bons personnages.