M. HACHMI (La Chouette Cie) : «Nous envisageons aujourd’hui la coproduction sous un angle plus international»

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Fondée en 2015, La Chouette Cie s’est rapidement fait une place dans le secteur de l’animation. Comment êtes-vous parvenus à vous distinguer ?

Mariam HACHMI

Nous étions déjà identifiés comme producteurs individuellement, et je crois que ça a facilité notre entrée dans le secteur comme société ensuite. Par ailleurs, lorsque nous avons créé la Chouette en 2015, nous avions déjà plusieurs projets dans notre besace. Ce qui nous a permis de décrocher assez rapidement des contrats de production avec des chaînes. Nos deux projets phares de l’époque étaient «Le Monde selon Kev», une collaboration avec MyFamily et Kev Adams pour M6, ainsi que «Bapt & Gael et les aventures de la couille cosmique» pour Studio Bagel sur CanalPlay. Ces premières séries ont été le tremplin de la Chouette Cie dans l’industrie de l’animation.

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Comment choisissez-vous vos partenaires de coproduction ?

Mariam HACHMI

Il faut une véritable alchimie et trouver des personnes avec lesquelles nous sommes prêts à travailler pendant de longues années, car l’animation est un processus qui requiert du temps! C’est une relation comparable à celle d’un mariage alors je pense que ce premier point est essentiel pour la réussite d’une coproduction. Au début de la Chouette, nous nous sommes beaucoup appuyés sur des coproductions franco-françaises, capitalisant sur l’expertise de sociétés de production établies et dotées de compétences que nous n’avions pas. Cette stratégie nous a permis de lancer simultanément de nombreuses productions. Au cours des 2-3 dernières années, notre approche a évolué. Nous avons commencé à envisager la coproduction sous un angle plus international, ce qui nous a conduits à embaucher une spécialiste dédiée à cette activité. Néanmoins, nous continuons à valoriser les coproductions locales. Par exemple, nous collaborons actuellement avec Ellipse Animation sur «Dreamland» et avec CyberGroup pour «Dragon Striker» en production pour Disney+.

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Dès le 21 octobre à 7h35, TF1 diffuse «Azuro & la brigade des dragons» (52X11’). Qu’est-ce qui rend cette série unique ?

Mariam HACHMI

Elle se démarque par son lien étroit avec la collection de livres jeunesse à succès «Azuro», dont elle est adaptée. Cette collection, imaginée par Jérémie Fleury, Olivier & Laurent Souillé et éditée chez Auzou, a déjà conquis plus de 400.000 lecteurs. La collaboration étroite avec les auteurs a été un élément clé de la réussite de cette adaptation. Avant même de présenter le projet à la chaîne, nous avons pris le temps nécessaire pour nous assurer que le concept de la série était en adéquation avec l’esprit des livres. Cette harmonie s’est avérée si fructueuse que les auteurs ont même intégré certains éléments de la série, comme le principe de brigades de pompiers, dans leur collection de livres. Lorsque nous avons présenté le projet à TF1, cette cohérence entre les livres et notre bible d’adaptation a été un argument fort. Le rôle de Jérémie Fleury en tant que directeur artistique de la série a été crucial pour assurer une continuité graphique. Chaque personnage, chaque élément visuel porte sa signature, celle du «véritable papa d’Azuro», garantissant une fidélité visuelle à l’œuvre originale.

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Vos séries sont-elles vraiment adaptées à chaque diffuseur ? 

Mariam HACHMI

Chaque chaîne ou plateforme a sa propre identité, sa propre vision et ses propres attentes. Il est donc crucial de comprendre et d’anticiper ces éléments pour garantir le succès d’un projet. Nous effectuons un travail d’analyse approfondi, examinant le marché pour nous assurer qu’il n’y a pas de projets trop similaires en développement ailleurs. Nous étudions également les tendances actuelles, les intérêts des jeunes publics. Lorsque nous élaborons un nouveau projet, nous le faisons généralement en ayant à l’esprit un diffuseur spécifique. Cette approche nous permet de nous assurer que le contenu est adapté et a de bonnes chances de rencontrer son public.

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Comment se coordonnent vos studios situés à Montreuil et Angoulême ?

Mariam HACHMI

Nous avons rapidement créé deux studios pour gérer intégralement le processus de création d’une série d’animation. Cela nous permet aussi d’avoir un contrôle artistique et financier. La répartition des tâches entre ces deux studios dépend des besoins du projet, de la disponibilité des ressources et de la nature du travail à réaliser. En général, le développement et la préproduction se déroulent à Montreuil, tandis que l’animation et le compositing sont centralisés à Angoulême. Toutefois, cette répartition peut varier en fonction des projets, notamment sur «Azuro» où une grande partie de la préproduction et de la fabrication a été réalisée à Angoulême.

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Quels sont les défis auxquels vous êtes confrontés ?

Mariam HACHMI

Le principal défi, celui qui occupe notre esprit de producteur au quotidien, c’est de continuer d’offrir des contenus de qualité qui ont du sens pour le public, dans une économie qui est de plus en plus fragile, changeante et incertaine. Il y a bien entendu d’autres enjeux plus globaux, comme réussir à produire avec une empreinte carbone moins forte ou trouver une façon éthique d’utiliser l’intelligence artificielle dans notre secteur.

LES DIRIGEANTS

Mariam HACHMI

DG

COORDONNEES

41, rue Émile Zola 93100 Montreuil

DATE DE CREATION

2015

PRODUCTIONS

«Droners», «Azuro», «Imago», « Dragon Striker»,…