M6/ «Zone Interdite»/ Islamisme à Roubaix: le procès du maire Guillaume Delbar, renvoyé au 13 octobre 2022

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Le procès du maire DVD de Roubaix, Guillaume Delbar, pour détournement de fonds publics «par négligence» via des subventions à une association supposée prosélyte, une affaire évoquée dans un récent reportage polémique de M6, a été renvoyé mardi au 13 octobre 2022. 

Trois membres de l’association, «Ambitions et initiatives pour la réussite» (AAIR), poursuivis eux pour «abus de confiance» entre 2016 et 2020, étaient présents à l’audience mardi devant le tribunal correctionnel de Lille. Leur contrôle judiciaire a été maintenu. M. Delbar était en revanche absent. Son avocat, touché par le Covid, avait demandé le renvoi en raison de sa santé. 

Les avocats des prévenus ont aussi fait valoir mardi un manque de temps pour étudier le dossier. Ils ont par ailleurs mis en avant «l’émoi médiatique autour de cette affaire», selon Me Gildas Brochen, avocat du trésorier de l’AAIR, après l’évocation des faits dans un reportage de «Zone Interdite» consacré aux «dangers de l’islam radical». 

La polémique après sa diffusion le 23 janvier avait fait réagir jusqu’au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. A la suite de menaces, la présentatrice, Ophélie Meunier, ainsi qu’un jeune homme originaire de Roubaix, Amine Elbahi, qui apparaît dans le reportage, ont été placés sous protection policière. Le Roubaisien a porté plainte. Les sociétés des journalistes (SDJ) du journal télévisé de M6, de la radio RTL et de la chaîne BFM TV ont exprimé lundi leur soutien. M. Delbar dit faire lui aussi l’objet de menaces. 

«La justice doit être rendue dans la sérénité», a insisté mardi à l’audience Me Muriel Cuadrado, l’avocate de la secrétaire de l’association. M. Elbahi avait alerté fin 2020 la préfecture du Nord sur cette association, la soupçonnant de dispenser des «cours coraniques» sous couvert de cours d’arabe. En arrière-plan, des soupçons de clientélisme à l’encontre de Guillaume Delbar.

Après enquête, la préfecture dit avoir constaté que «des cours d’arabe à caractère cultuel» y étaient bien dispensés. «Je peux avoir été trompé, j’ai pu me tromper» en soutenant «une association qui venait de faire scission avec une mosquée devenue salafiste», avait avancé M. Delbar la semaine passée. 

La préfecture a refusé de préciser les montants versés à l’association. La Région dit elle avoir versé 1.500 euros en 2018. Selon la municipalité, l’AAIR devait bénéficier en 2020 de 64.640 euros de subventions, mais l’argent n’a jamais été versé.