Netflix : il ne faut pas «vilipender les multinationales» qui cherchent une fiscalité avantageuse (Pellerin)

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La nouvelle ministre de la Culture Fleur Pellerin, interrogée sur l’imminent lancement en France du service de vidéo en ligne de l’américain Netflix, depuis le Luxembourg, a estimé mercredi qu’il ne fallait pas «vilipender les multinationales» qui cherchent une fiscalité avantageuse et espéré des offres concurrentes françaises. 

«Nous n’avons pas le même niveau de fiscalité dans les différents pays européens. Pour ces raisons, un certain nombre d’entreprises privilégient le Luxembourg, les Pays-Bas ou l’Irlande parce que la fiscalité y est plus intéressante», a-t-elle déclaré sur France Inter. 

«C’est une situation qui ne doit pas se régler en vilipendant les sociétés qui font ce choix, puisque c’est un choix de rationalité économique», mais en «faisant en sorte qu’on harmonise les conditions fiscales au niveau européen», a-t-elle estimé. 

Mais cela «crée des conditions de concurrence qui ne sont pas tout à fait équitables entre ceux qui sont installés en France», a-t-elle reconnu. 

«Ma préoccupation première en tant que ministre de la Culture est de faire en sorte que l’ensemble de nos concitoyens aient accès à une offre légale, avec un catalogue important de films et de séries. C’est ça en premier lieu qui permettra de réduire les pratique de piratage», a-t-elle poursuivi. 

«Ce qui me préoccupe est de voir si les acteurs classiques français sont à même de répondre à l’arrivée de Netflix, et je crois que dans les prochains jours, dans les prochaines semaines, il y aura un certain nombre d’annonces des diffuseurs», a-t-elle pronostiqué. 

Netflix, qui va ouvrir son service en France dans les prochaines semaines, espère conquérir un tiers des foyers français d’ici cinq à dix ans. 

Le groupe, dont le siège européen est au Luxembourg et sera transféré aux Pays-Bas début 2015, échappera non seulement à l’impôt français sur les sociétés mais aussi aux obligations de financement de la création audiovisuelle française, que doivent respecter les télévisions hexagonales. 

L’ex-ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, avait évoqué la possibilité de modifier la règlementation pour que les services de vidéo à la demande puissent proposer plus vite des films à leurs clients, mais en réservant cette possibilité aux sociétés qui financent la création, donc pas à Netflix. 

Actuellement, les services de vidéo à la demande sur abonnement, comme Netflix, doivent attendre 36 mois avant de proposer des films.