Olivier-René VEILLON, Directeur de la Commission du film d’île-de-France

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Suite à la publication de la 8ème étude de «L’Observatoire de la Production Audiovisuelle et Cinématographique en Île-de-France» qui mesure la structure et l’évolution du secteur, média+ s’est entretenu avec Olivier-René VEILLON, Directeur de la Commission du Film d’Île-de-France.

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L’année 2011 a été marquée par une très forte croissance de l’activité audiovisuelle en IDF. Comment analysez-vous cette évolution ?

Olivier-René VEILLON

Près de 20.000 emplois permanents et plus de 120.000 emplois intermittents ont été recensés en Île-de-France en 2011, affichant une croissance de 8% d’une année sur l’autre. Deux facteurs peuvent expliquer ces résultats. D’un côté, par effet de contrastes, les années 2009 et 2010 ont été mauvaises pour la production audiovisuelle. Du coup, nous assistons à une reprise assez nette de la production de programmes de télévision en 2011. D’un autre côté, nous avons bénéficié de la croissance soutenue de la production internationale à Paris et en Île-de-France. Nous avons observé l’émergence de productions chinoises avec par exemple le dernier film de Jackie Chan «Chinese Zodiac» tourné à Paris, qui vient de sortir en Chine et qui a déjà dépassé les 25M d’entrées.

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Pourquoi  les productions internationales sont-elles incitées à venir tourner en IDF ?

Olivier-René VEILLON

Si les tournages étrangers viennent en IDF, c’est avant tout pour les décors, bien avant le crédit d’impôt qui est limité en raison de sa faible compétitivité par rapport aux dispositifs concurrents. En France, le crédit d’impôt possède en effet un seuil élevé (1 M€) et un plafond bas (4 M€). Du coup, 80% des productions étrangères viennent en IDF pour des durées de tournage relativement courtes. En 2013, le plafond du crédit d’impôt a été heureusement levé, de manière à pouvoir accueillir des blockbusters qui, actuellement, n’ont aucun intérêt à venir à Paris. A Londres par exemple, les productions n’ont pas de plafond et peuvent ainsi récupérer 20% de l’ensemble de leur budget de production.

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L’observatoire constate aussi l’émergence de nouveaux acteurs français sur le marché international…

Olivier-René VEILLON

Les sociétés françaises contribuant à créer des emplois en 2011 ont une double caractéristique : ce sont des entreprises très innovantes et très présentes à l’internationale. A titre d’exemple, Euro Media Group (leader Européen de la prestation audiovisuelle et cinématographique) fait partie des acteurs dynamiques en termes de création d’emplois en 2011. C’est le cas aussi de Mac Guff, (studios de création d’effets visuels numériques) qui a crée le plus d’emplois dans le secteur en 2011 en France pour avoir fabriqué les films d’animation d’Universal.