Orange/ OPA sur Jazztel: les syndicats redoutent des suppressions d’emplois

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Le syndicat SUD du groupe Orange a jugé mardi que l’offre publique d’achat (OPA) amicale de l’opérateur français sur 100% de l’opérateur espagnol de télécoms Jazztel était une opération «chère et à haut risque», annonciatrice de suppressions d’emplois. Lundi soir, Orange a dévoilé une offre de rachat pour un total de 3,4 milliards d’euros. L’opération donnerait naissance au 2ème opérateur espagnol dans le haut débit fixe et le 3ème en téléphonie mobile. Dans un communiqué intitulé «OPA inamicale pour les emplois», le syndicat SUD estime que les «grands perdants» de cette offre «seront les «400 salariés (11% des effectifs) qui vont se retrouver en doublon». «A partir du moment où ils vont fusionner les 2 entreprises, les 9.000 salariés d’Orange Espagne avec les 4.000 de Jazztel, il y aura de la casse. Ce chiffre de 400 salariés est une estimation de la direction», a expliqué Christian Pigeon (SUD). Le syndicat rappelle que la situation économique et sociale en Espagne «reste très fragile avec un taux de chômage à 24,5% et la cure d’austérité imposée par le gouvernement espagnol». Pour SUD, «l’opération est chère et à haut risque». «Le prix proposé aux actionnaires de Jazztel de 13 euros par action est de «plus de 2 fois sa cote en octobre 2012 (5,20 euros)» pointe le syndicat qui se demande «comment Orange espère payer avec une dette de 27,4 milliards». «La direction compte augmenter ses fonds propres en vendant des «titres hybrides» et en réalisant une augmentation de capital», relève SUD. Cela «aura 2 conséquences: une possible baisse du cours de l’action Orange et une diminution de la participation de l’Etat au capital de l’opérateur français», assure le syndicat. Le groupe Orange compte 165.000 salariés dans le monde, dont 100.000 en France. Et, fin 2013, le groupe Jazztel comptait 4.103 salariés, dont 1.146 à Santiago du Chili, 1.818 à Bogota et 1.139 en Espagne.