P. BACHMAN (Festival War on Screen) : «Nous souhaitons accompagner l’émergence d’une nouvelle génération de réalisateurs et producteurs»

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Adossé au Festival War on Screen, le programme WoS Fabrique vise à accompagner à l’écriture, à la production et à la réalisation de fictions dédiées à la représentation des conflits. L’occasion pour media+ d’évoquer cette nouvelle édition avec Philippe BACHMAN, Délégué général et Directeur de la programmation du Festival War on Screen.

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À quelles problématiques répond le programme WoS Fabrique ?

Philippe BACHMAN

Le programme WoS Fabrique est née en 2019 du constat que le cinéma français de fiction s’attaquait moins aux thématiques liées aux conflits que celui de nombre de pays voisins. Le principe de ce programme est de compléter utilement le festival War on Screen, en stimulant la production et la réalisation de films sur le sujet, par là-même d’accompagner l’émergence d’une nouvelle génération de réalisatrices, de réalisateurs, de productrices et producteurs souhaitant s’engager sur les questions abordées par le festival War on Screen. Parallèlement, il nous est d’emblée paru évident que pour être dynamique, ce projet devait se construire à l’échelle européenne.

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Le thème est la guerre, quelles sont les autres spécificités du programme ?

Philippe BACHMAN

Montrer la guerre sous tous ses aspects, mieux en comprendre les causes, les conséquences et les ressorts humains, tels sont les objectifs de WoS Fabrique. Les participant.es sont libres d’explorer tous les genres cinématographiques (science-fiction, espionnage, mélodrame, comédie, etc.). L’intrigue, sous forme de fiction, doit se dérouler dans une période contemporaine ou future, aussi bien pendant qu’avant ou après une guerre, dès lors que le conflit conditionne le comportement des protagonistes.

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Comment se construit ce programme ?

Philippe BACHMAN

Une des spécificités du programme est de s’adresser à des binômes réalisation/production. Il s’articule autour d’une résidence en deux temps. Du 2 au 8 octobre 2023, les porteurs des projets choisis sont venus durant le festival War on Screen autant pour voir des films que pour échanger avec les nombreuses équipes accompagnant les projections. Ils sont ensuite restés à Châlons-en-Champagne pour une semaine durant laquelle ils travaillent sur le scénario, accompagnés par la réalisatrice Manele Labidi. Ils reviennent fin novembre pour poursuivre ce travail, complété par un accompagnement à la production avec Catherine Dussart. Ils ont ensuite un mois pour finaliser leur projet.

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Comment sont choisis les porteurs de projets ?

Philippe BACHMAN

L’appel à projet se fait collectivement avec des partenaires situés dans cinq pays européens (Fémis/France, Filmuniversität Babelsberg Konrad Wolf/Allemagne, Lodz Film School/Pologne, ECAM/Espagne et UNATC Caragiale/Roumanie). Un jury professionnel choisit ensuite les 5 lauréats.

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Quel bilan tirez-vous des dernières résidences ?

Philippe BACHMAN

Les dernières résidences ont permis des échanges et rencontres amenant à faire bouger les lignes et sortir des clichés. Nous constatons une réelle reconnaissance professionnelle, ainsi qu’un rayonnement international. En effet, depuis la finalisation du premier film réalisé, le programme fait l’objet d’une reconnaissance croissante apportant une dynamique auprès des professionnels du cinéma. Les projets sont coproduits et diffusés par les chaînes de premier plan : France TV, Canal+, Arte, coproduction du CNC… Enfin, notons que de nombreux projets ont ensuite été sélectionnés dans divers festivals, à l’instar de «J’avais un camarade», sélectionné au Festival de Clermont-Ferrand ou encore «Ash Wednesday» de João Pedro Prado qui a été sélectionné à la Berlinale.