Prestation TV de Hollande : les éditorialistes plutôt déçus

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Les éditorialistes se montrent lundi plutôt déçus par la prestation télévisée du chef de l’Etat de la veille notamment sur les sujets économiques et sociaux qui inquiètent les Français au moment où «les feuilles d’impôts se ramassent à la pelle». «Hollande a manqué de souffle pour fixer le cap d’une éventuelle embellie économique et pour rassurer ceux qui doutent», écrit Fabrice Rousselot dans «Libération». «Il a raté l’occasion de justifier ses choix budgétaires», poursuit-il. Yann Marec («Le Midi Libre») va dans le même sens mais estime que «les Français n’entendent plus les raisonnements incantatoires. Ils reçoivent, leurs impôts, leurs taxes. Des hausses, toujours des hausses. La France fatigue». «Le burn out la guette», prédit-il. Si «l’instit a fourni un honnête travail», écrit «Le Républicain Lorrain» sous la plume de Philippe Waucampt, «en cette saison où les feuilles d’impôt se ramassent à la pelle, il en faudra plus pour convaincre des contribuables moins préoccupés par la crise de la dette souveraine que par celle de leur pouvoir d’achat. «Un coup pour rien», conclut-il tout comme Laurent Bodin dans «l’Alsace». «Il s’agissait d’adoucir le choc à l’heure où, comme l’a martelé Claire Chazal avec des trémolos dans la voix, «les Français reçoivent leur feuille d’impôts»», remarque les «Dernières Nouvelles d’Alsace» (Pascal Coquis). Dans le «Courrier Picard», Daniel Muraz estime que le point de vue du Président selon lequel «le combat pour préserver le pouvoir d’achat avait bien été gagné» n’était «pas forcément convaincant, mais tactiquement réussi pour contrer le sentiment de «ras-le-bol fiscal» qui nimbe cette rentrée».  «En fait, explique Patrice Chabanet («le Journal de la Haute-Marne») le président de la République s’y entend pour pointer la bouteille à moitié pleine». «La question est de savoir si les électeurs verront aux prochaines municipales la bouteille à moitié pleine ou la bouteille à moitié vide», ajoute-t-il. Dans «L’Est Républicain», Jean-Pierre Tenoux juge qu’«autant l’attitude du chef de l’Etat fut d’inspiration gaullienne dans l’évocation des affaires du monde, autant celle de notre politique intérieure l’a conduit hier à louvoyer pour ne fâcher personne». «Comme trop souvent», regrette-t-il.  Evoquant plus spécifiquement la dispute avec EELV, provoquée par l’absence de surtaxe sur le diesel dans le prochain budget, Dominique Garraud, de la «Charente Libre», souligne que «le président-protecteur Hollande a sans doute un peu plus fâché ses alliés écolos sans rassurer pour autant le reste des Français». A propos de l’accord Russie-Etats-Unis sur les armes chimiques du régime syrien qui s’est fait sans que la France ait eu son mot à dire le sentiments des éditorialistes qui abordent le sujet est bien résumé par Jacques Camus. L’éditorialiste estime dans «La Montagne Centre» France que Hollande «veut croire que la France va encore pouvoir dicter ses volontés». Mais il s’agit là d’une «vaine prétention».  Avec une certaine indulgence, Bruno Dive («Sud-ouest») juge que le président «décide vite et fort sur le théâtre des opérations extérieures (Mali, Syrie), mais laisse volontiers du temps au temps à l’intérieur des frontières».