Prime Video : une série pour illustrer les effets pervers des «nudes» sur smartphones

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Victor, étudiant inconséquent, Ada, ado piégée par un pédocriminel, Sofia, lycéenne trahie: trois réalisatrices de renom illustrent les effets pervers des «nudes» (photos dénudées) sur smartphones dans une série sur Prime Video ce jeudi 1er février 2024, avant la journée pour un «Internet plus sûr».

Andréa Bescond, qui a brisé le silence autour de la pédocriminalité il y a dix ans avec sa pièce «Les Chatouilles», Lucie Borleteau («Chanson douce») et Sylvie Verheyde («Stella est amoureuse») ont chacune suivi avec leur caméra un de ces jeunes pris dans la mécanique infernale de ces photos intimes prises avec un téléphone et diffusées sans consentement.

«Nudes» version française est inspirée d’une série norvégienne diffusée en 2019.

Dans un milieu aisé, puis en zone rurale et en banlieue, trois histoires s’enchaînent en dix épisodes de 26 minutes, sans manichéisme.

Les acteurs Baptiste Masseline, Sacha Lauras et Léonie Dahan-Lamort sont successivement au centre de chacune.

Dans le premier volet, «j’ai voulu déconstruire la mécanique autour du monstre: il peut être un frère, un ami», expose Andréa Bescond, qui espère «faire de la prévention» auprès des jeunes et aussi «éveiller les adultes autour de ces sujets».

«La jeune génération se filme mais ce n’est pas le sujet.

Le problème est de condamner quelqu’un, de ruiner sa vie» par la diffusion d’images intimes, insiste-t-elle.

Selon une étude auprès des 17-19 ans, publiée en 2022 par le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, la pornodivulgation sévit chez les jeunes générations, 19% des filles interrogées ayant déjà reçu des photos intimes d’une personne qu’elles connaissaient sans son accord.

Les «sextos», «nudes» ou «dick pics» (photos de pénis non sollicitées) constituent un phénomène très répandu, puisque un tiers des répondants affirment en avoir déjà envoyé (39% des filles et 27% des garçons), soulignait le HCE.

La série sur la plateforme Amazon Prime Video est diffusée en amont de la 21e édition de la journée mondiale pour un «Internet plus sûr» (le «Safer internet day»), le 6 février, rendez-vous annuel de sensibilisation aux usages du numérique.