Rachat SFR : Bouygues ne se déclare pas battu

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Refusant de se déclarer battu, Bouygues a déposé une nouvelle offre améliorée avec le soutien de poids de la CDC, bras financier de l’Etat, pour remporter l’opérateur SFR, malgré l’entrée en négociations de sa maison mère Vivendi avec Altice/Numericable.Bouygues a relevé son offre à Vivendi à 13,15 milliards d’euros en numéraire pour le deuxième opérateur français – supérieure de 1,85 milliard pour la partie en numéraire à l’offre précédente qu’il avait présentée – auxquels s’ajoutent 21,5% du capital du nouvel ensemble. 

Cette offre «fédère de grands actionnaires industriels et financiers de long terme autour de son projet de fusion de Bouygues Telecom avec SFR», tels la Caisse des Dépôts (CDC), la famille Pinault et JCDecaux Holding, a souligné le groupe dans un communiqué.  Ces partenaires ont accepté de «rentrer ou se renforcer au capital du nouvel ensemble», aidant ainsi Bouygues à relever le montant qu’il propose, précise le groupe. La Caisse des Dépôts, déjà actionnaire à 3% de Bouygues, a indiqué être prête à apporter 300 millions d’euros à la nouvelle offre, ce qui lui permettrait de prendre une part de 3% dans la nouvelle structure. Pour Jean-Pierre Jouyet, son directeur général, «c’est une opération intéressante, qui consolide le secteur des télécoms en France». La CDC, aussi actionnaire de Bouygues, penche ainsi en faveur d’une recomposition du paysage des télécoms français de 4 à 3 opérateurs (Orange, Bouygues-SFR, Free),  précise une source proche, alors que l’offre d’Altice peut aboutir à maintenir la guerre des prix en vigueur avec quatre opérateurs. 

Observant que le Conseil de surveillance de Vivendi «avait confirmé le caractère pertinent de l’offre de Bouygues mais avait considéré sa part en numéraire insuffisante» le groupe propose ainsi à Vivendi d’augmenter la part en numéraire de son offre pour emporter la partie. 

La nouvelle offre valorise SFR à 17,4 milliards d’euros «en intégrant la totalité des synergies, dont 16,3 milliards d’euros d’ores et déjà sécurisés par l’accord avec Free», à qui Bouygues s’est dit prêt à céder son réseau et des fréquences.