Radio France attend une expertise juridique pour décider ou non de suspendre la correspondance de ses journalistes en Russie 

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Le groupe radiophonique public Radio France a indiqué samedi attendre une expertise juridique pour décider de suspendre ou non la correspondance de ses journalistes en Russie, après le vote d’une loi russe prévoyant de la prison ferme pour la publication de «fausses informations» sur la guerre en Ukraine. 

Dans un premier temps, une responsable de la communication du groupe avait indiqué que Radio France suspendait la correspondance de ses journalistes, dans l’attente des résultats d’une expertise juridique et d’un avis sur cette loi. 

Radio France «ne suspend pas sa correspondance depuis Moscou», a tweeté ensuite le directeur de l’information de Radio France, Vincent Giret. 

«Nous préservons nos correspondants, nous sommes dans l’attente d’une expertise juridique et nous statuerons dans les prochains jours», a-t-il précisé. 

Le groupe, qui compte sept chaînes nationales dont France Inter et Franceinfo, a sollicité une expertise juridique afin de déterminer si la loi russe s’applique aux journalistes étrangers, avait expliqué la responsable de communication. 

Signée vendredi par le président Vladimir Poutine, la nouvelle loi russe 

prévoit des peines de prison, pouvant aller jusqu’à 15 ans de détention, pour la propagation d’informations visant à «discréditer» les forces militaires et punit également tout appel à sanctionner Moscou. 

Les radiotélévisions publiques britannique BBC, canadienne CBC/ Radio Canada, ou allemandes ARD et ZDF, l’agence Bloomberg News, les chaînes de télévision américaine CNN et CBS, la chaîne de télévision italienne RAI, l’agence espagnole Efe, ont tous annoncé suspendre temporairement le travail de leurs journalistes. 

Samedi, le Kremlin a défendu la «fermeté» nécessaire de sa loi réprimant «les informations mensongères» sur l’armée russe pour faire face à une «guerre de l’information» menée selon lui contre la Russie en lien avec le conflit en Ukraine. 

«Dans le contexte de la guerre de l’information, il fallait adopter une loi dont la fermeté était adaptée, ce qui a été fait», a dit le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov, au lendemain de son entrée en vigueur. 

La Russie a envahi l’Ukraine le 24 février et mène la guerre sur tout le territoire en pilonnant les grandes villes. Plus de 1,2 million de personnes ont déjà fui le pays, selon l’ONU.