Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), qui a nommé Mathieu Gallet président de Radio France en mai dernier, a appelé mercredi «l’ensemble des parties» à mettre en oeuvre une «médiation» pour débloquer le conflit dans le groupe. Les syndicats ont réclamé comme préalable à la levée de la grève la nomination d’un médiateur, ce qu’a écarté Mathieu Gallet pour l’instant. Dans un communiqué, le CSA a souhaité «la mise en oeuvre d’une procédure de résolution des conflits de nature à surmonter la situation de blocage», c’est-à-dire une «médiation», a précisé le Conseil. Le CSA s’est dit «soucieux de la sauvegarde des missions de service public, dont il est un garant particulièrement attentif aux préoccupations des salariés et des auditeurs, conscient des difficultés structurelles notamment financières de Radio France». Le gendarme de l’audiovisuel, qui dispose depuis 2013 du pouvoir de nomination des patrons de l’audiovisuel public, est aussi la seule instance qui peut les démettre.Fragilisé par les révélations du «Canard enchaîné» sur ses dépenses personnelles, Mathieu Gallet a exclu de démissionner. Le dialogue social est bloqué à Radio France, où les syndicats ont reconduit mercredi la grève pour 24 heures, pour le 22e jour consécutif, après avoir quitté un comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire où Mathieu Gallet devait présenter son plan stratégique, comprenant quelque 300 suppressions d’emplois. Pour mettre en oeuvre ce projet, «on aura peut-être besoin d’une intervention extérieure pour nous aider sur le retissage du dialogue social», a reconnu le PDG de Radio France devant la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée. Ce qui signifie un éventuel recours à des experts extérieurs, a précisé ensuite la direction, mais pas à la médiation réclamée par les syndicats comme préalable à la sortie de la grève. Après la suspension du CCE, la ministre de la Culture Fleur Pellerin avait déclaré qu’elle allait prendre des décisions «très rapidement» pour dénouer le conflit.
