Risques de «délestage»: le gouvernement «pleinement mobilisé» pour garantir l’accès aux numéros d’urgence des Français

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Le gouvernement est pleinement mobilisé pour garantir l’accès aux numéros d’urgence des Français en cas de délestage», ces coupures de courant temporaires et localisées qui pourraient être organisées face à des pénuries d’électricité, a affirmé mercredi Jean-Noël Barrot, ministre délégué à la Transition numérique.

«Nous oeuvrons depuis cet été à limiter les conséquences d’éventuels délestages sur les réseaux de télécommunications, et donc sur ces appels d’urgence», notamment le numéro d’urgence 112, «qui a l’avantage d’être mutualisé entre tous les opérateurs», a déclaré Jean-Noël Barrot, en réponse à une question du sénateur Patrick Chaize (LR).

«En cas de délestages, nous demanderons aux opérateurs de réquisitionner tous les équipements mobiles disponibles, ainsi que les équipes d’astreinte, afin de renforcer la résilience du 112. Nous veillerons également à ce que tous les opérateurs effectuent des simulations pour prioriser les antennes à préserver», a-t-il averti.

Avec la crise de l’énergie, la possibilité de «délestages» cet hiver est fréquemment évoquée. Il s’agit de coupures ciblées et temporaires de l’approvisionnement destinées à soulager le système en cas de trop fortes tensions, et éviter le «blackout», c’est-à-dire la panne généralisée et incontrôlée, en cas de tensions entre l’offre et la demande. RTE, le gestionnaire du réseau de haute tension, a averti mi-novembre d’un risque «élevé» de tensions sur le système électrique en janvier, en raison du redémarrage plus lent que prévu de réacteurs nucléaires d’EDF.

Ce n’est qu’en «tout dernier recours» que des «délestages» pourraient être effectués par Enedis à la demande de RTE. «Tours de contrôle» de la sécurité du réseau de distribution, les 28 agences de conduite régionale d’Enedis seraient alors chargées d’activer à distance ces coupures tournantes de deux heures sur tout le territoire.

A l’exclusion de quelque 14.000 sites prioritaires déterminés par un arrêté qui remonte au 5 juillet 1990: défense, production d’électricité, mais aussi hôpitaux, prisons. Mais les réseaux télécoms ne sont pas jugés comme des «sites prioritaires», avait déploré Christel Heydemann, directrice générale d’Orange, lors d’une audition au Sénat, alors que les téléphones portables sont devenus le moyen principal des Français pour contacter les services de secours.

«C’est un sujet sur lequel (l’opérateur) Orange et la Fédération des télécoms alertent le gouvernement depuis le début de l’année 2022 (…) mais je crains que nos concitoyens découvrent que les réseaux télécoms dépendent de l’électricité», avait-elle ajouté.