Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) va organiser en novembre des auditions de scénaristes, producteurs et chaînes TV sur la «scripted reality», ce format hybride en vogue qui allie fiction et téléréalité, a déclaré un de ses membres, Francine Mariani-Ducray. «Le jour où tout a basculé» sur France 2, «Au nom de la vérité» sur TF1, «Si près de chez vous» sur France 3, «Les Ch’tis à Mykonos» sur W9 ou «Hollywood girls» sur NRJ12, la scripted reality, dont la production est nettement moins cher que la fiction, est de plus en plus prisée des chaînes. Le problème est que certaines chaînes, qui doivent remplir un quota minimum annuel de diffusion et de production de fiction française, présentent ces formats comme étant de la fiction pure, selon le CSA. Une situation dénoncée lundi par l’Union syndicale de la production audiovisuelle. Elle y voit «une dérive» qui pourrait «mettre en danger l’ensemble du système des obligations de production d’oeuvres patrimoniales». «On organisera une série de réunions au CSA dans le courant du mois de novembre autour de la scripted reality. Les rendez-vous sont en cours de montage. Traditionnellement, on invite dans ces cas les producteurs, les sociétés d’auteurs et les télévisions», a précisé Mme Mariani-Ducray, présidente de la commission production audiovisuelle au CSA. Il s’agit de la 1ère série d’auditions sur ce sujet. «On parle beaucoup en ce moment de «scripted reality» ou de réalité scénarisée ou de fiction du réel. Tous ces termes désignent un genre à la mode qui n’entre pas dans une catégorie juridique», a-t-elle précisé. «La catégorie juridique valable au sein du CSA est celle de la «fiction», qui stipule qu’une oeuvre doit avoir des auteurs, des réalisateurs et des interprètes», a-t-elle ajouté. Le CSA regarde «programme par programme», laquelle des émissions de scripted reality présentées par certaines chaînes comme étant une fiction, peut effectivement être considérée comme telle, a souligné Mme Mariani-Ducray.
