Téléréalité avant 22h00: le CSA continuera à juger «sur pièces»

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Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), qui a engagé une réflexion sur la téléréalité, continuera à juger «sur pièces» si une émission doit faire l’objet d’une obligation particulière comme la diffusion après 22h00, a indiqué mercredi Françoise Laborde, membre du Conseil. 

«Il y a une confusion entre la réflexion générale sur la téléréalité, et le fait que de toute façon, même si on fait évoluer la réflexion générale sur la téléréalité, on jugera sur pièces», a indiqué Mme Laborde au MIPTV, le marché audiovisuel international de Cannes. «Il y a une disposition qui interdit de montrer la violence avant 22h00», a-t-elle rappelé. Mais en cette matière «on regarde programme par programme, émission par émission et toujours a posteriori» et «on n’a jamais dit qu’il y avait un genre qui allait relever de telle catégorie», a-t-elle ajouté. Elle a rappelé que l’interdiction de certains programmes avant 22h00 n’était pas «une nouveauté» car le CSA l’avait déjà appliquée pour «L’Ile des Vérités», ou encore la série «Braquo». «Après il y a une réflexion qui va aller un peu plus loin qui est engagée, pour savoir si au-delà, tout ce qui relève notamment de la dignité de la personne doit être revu de façon plus attentive dans les téléréalités», a poursuivi Mme Laborde. «Là, ça relève à la fois des conditions de tournage et aussi de ce que reçoit le téléspectateur, pour savoir si ça relève ou pas de l’atteinte à la dignité de la personne», a-t-elle ajouté. «On a quelques idées. (…) On ne va pas faire de révolution mais des évolutions». 

Le CSA a annoncé la semaine dernière le lancement d’une concertation avec les chaînes qui devrait aboutir à une charte de «bonnes pratiques» dans la téléréalité, après la mort d’un candidat de «Koh-Lanta» pendant un tournage et le suicide du médecin de l’émission.  Mme Laborde, présidente du groupe de travail «Jeunesse et protection des mineurs» du CSA, avait quant à elle évoqué la possibilité de repousser après 22h00 la diffusion de certaines émissions. Une proposition qui «va dans le bon sens», a jugé mercredi la ministre de la Culture Aurélie Filippetti. «Il faut réguler ces émissions pour qu’elles assurent bien la préservation de la dignité de la personne humaine, de ceux qui jouent et des téléspectateurs qui les regardent», a-t-elle ajouté sur France 2.