TF1/ LCI/ présidentielle : un débat qui donne le coup d’envoi de la campagne

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Les cinq principaux candidats à la présidentielle se retrouvaient lundi soir pour un débat inédit et déterminant, qui donnait le véritable coup d’envoi de la campagne à moins de cinq semaines du premier tour.Quarante-trois ans après le premier débat télévisé de second tour entre Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron, Benoît Hamon et François Fillon s’affrontaient à partir de 21h00 sur TF1 et LCI. Deux autres débats sont prévus d’ici au 23 avril, l’un sur BFMTV et CNews le 4 avril, l’autre sur France 2 le 20 avril, consacrant la télévision comme forum électoral incontournable, après déjà quatre affrontements télévisés de la primaire de la droite et autant à gauche. Des séquences qui pourraient jouer un rôle déterminant alors que seuls 66% des Français se disent certains d’aller voter, selon une enquête du Cevipof. «Quel modèle de société?», «quel modèle économique?» et «quelle place pour la France dans le monde?» sont les trois thématiques autour desquelles ont débattu pendant plus de 02h30 les cinq candidats, disposés en cercle afin de favoriser les confrontations. En introduction, les candidats, entourés d’un public de 400 personnes dont une trentaine de soutiens chacun, ont du répondre en maximum 1 minute 30 à la question classique «Quel président voulez-vous être?». Ce format à cinq était contesté car il excluait les six autres candidatures validées par le Conseil constitutionnel vendredi: les trotskistes Philippe Poutou (NPA) et Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière), les souverainistes Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) et François Asselineau (UPR), le centriste Jean Lassalle et le vétéran inclassable Jacques Cheminade. «Si on prenait le critère qu’a pris TF1 pour ce débat, les sondages, ni M. Hamon, qui était à 2%, n’aurait pu être le candidat socialiste (…) ni M. Fillon qui était à l’époque à moins de 10%», a argumenté M. Dupont-Aignan, qui a quitté le plateau du 20h00 de TF1 samedi soir. «Ce n’est pas au niveau.» «Les Français jugeront, je l’espère», a renchéri Jean Lassalle. A 34 jours du premier tour, la candidate FN, Marine Le Pen, et Emmanuel Macron, à des niveaux proches en tête des sondages, apparaîssaient dans l’arène lundi soir avec le statut de favoris. Dimanche soir sur France 2, M. Macron a regretté d’être «devenu la cible principale». Proche de François Hollande, Julien Dray (PS) a demandé lundi matin à Benoît Hamon de «s’affronter à la droite, à l’extrême droite» et «de ne pas considérer qu’Emmanuel Macron est le pire adversaire dans cette campagne». Emmanuel Macron (25,5%) et Marine Le Pen (25%) seraient au coude-à-coude au premier tour de l’élection présidentielle, loin devant François Fillon en net recul à 17,5%, puis Benoît Hamon (13,5%) et Jean-Luc Mélenchon (13%), selon un sondage Elabe publié lundi.