TikTok et Twitch : les médias français investissement ces plateformes

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TF1, l’Ina ou franceinfo qui s’activent sur Tiktok, France Télévisions et BFMTV qui se lancent sur Twitch…: les médias français investissent ces plateformes de plus en plus populaires afin de toucher ados et jeunes adultes, mais doivent s’adapter aux codes de ces espaces conçus pour se divertir. 

D’après Médiamétrie, Twitch, site dédié à la diffusion de jeux vidéos, comptait l’an dernier 5 millions de visiteurs mensuels en France (+40%), contre 11 millions pour TikTok, ce réseau aux vidéos de 60 secondes maximum, qui a vu son nombre d’utilisateurs exploser (+273%). 

De quoi inciter les rédactions à y faire leur nid, en développant des contenus au format et au ton qui en respectent les contraintes techniques, tout en répondant aux attentes de leurs membres. 

TF1, présente depuis un an sur TikTok, y a mené en janvier une vaste opération pour sensibiliser les jeunes à l’info, via un «challenge» qui a suscité «plus de 37 millions de vues», selon ses calculs. 

franceinfo s’est également lancée il y a peu sur TikTok avec des programmes sur mesure : personnalités inspirantes («La force»), actu à la sauce décalée («Sérieux ?!»), déclinaison du magazine anti-désinformation «Vrai ou Fake»… 

Et l’Institut national de l’audiovisuel (Ina), déjà très actif sur les réseaux sociaux, s’est installé à son tour en février sur TikTok, à titre expérimental, là aussi en renouvelant son approche. 

«Sur les autres réseaux, on propose surtout des vidéos en réaction à l’actualité. Sur TikTok, on s’est lancé avec une logique de collection, avec une première série de vidéos sur les nouvelles technologies à travers le temps. C’est un peu un clin d’oeil, ça se rapproche plus du divertissement», explique Antoine Bayet, responsable des éditions numériques à l’Ina. 

Pour lui, il faut trouver la bonne note pour intéresser ce public jeune mais pas naïf. «On ne peut pas débarquer avec un ton professoral, ou au contraire être faussement copains, il faut être plus subtil». 

Par ailleurs, TikTok ne permet aucune monétisation des contenus, contrairement par exemple au service «Discover» de Snapchat, un gros handicap pour les médias. Même si cela pourrait évoluer. 

Quant à Twitch, TF1 s’apprête à y débarquer, à la suite de France Télévisions qui vient d’y faire ses premiers pas. 

Le groupe public s’est appuyé sur le joli succès de son journaliste Samuel Etienne, dont la revue de presse «La matinée est tienne» est suivie par des dizaines de milliers d’utilisateurs de la plateforme, et a diffusé un live sur les vaccins qui a récolté 170.000 vues. 

Et BFMTV y a fait ses premiers pas cette semaine, en proposant un «tchat» sur le Covid-19, animé par sa journaliste Margaux de Frouville.