Tim: les cabinets de conseil ISS et Glass Lewis recommandent de voter pour Elliott

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Les influentes sociétés de conseil aux actionnaires Glass Lewis et ISS ont recommandé à ceux de l’opérateur Telecom Italia (Tim) d’apporter leur soutien au fonds activiste Elliott, qui souhaite remplacer six membres du conseil d’administration nommés par le groupe français Vivendi.
«Les propositions d’Elliott offrent la possibilité d’évincer ces administrateurs qui servent clairement les intérêts de Vivendi et de les remplacer par de nouveaux candidats indépendants, apportant une expérience et une expertise clairement pertinentes d’un point de vue opérationnel et pour la stratégie de Telecom Italia», a noté Glass Lewis. La société ne s’oppose pas au maintien du directeur général Amos Genish, mais invite à voter contre la politique de rémunération, la jugeant excessive. «Vivendi représente plus un passif qu’un actif pour Tim», écrit pour sa part Iss. Il a souligné que le groupe français n’avait pas apporté la stabilité à l’opérateur, qui a eu «trois directeurs généraux en deux ans, des problèmes récurrents avec les régulateurs» et le gouvernement, tout en engendrant «des conflits d’intérêts». Le capital de Tim est pour plus de la moitié aux mains de fonds étrangers.
Glass Lewis et ISS sont des cabinets de conseil à qui les grands fonds internationaux font confiance concernant les entreprises dans lesquelles elles investissent. Elliott a lancé ces dernières semaines une offensive sur Tim, dénonçant la «mauvaise gestion du conseil contrôlé par Vivendi», principal actionnaire de l’opérateur avec 23,9% du capital. Elliott, qui contrôlerait désormais selon la presse près du 10% de Tim, a réclamé la révocation de six membres du conseil d’administration lors de l’assemblée générale (AG) prévue le 24 avril et leur remplacement par six Italiens.
Mais dans ce bras de fer, Vivendi a opté pour des démissions en masse afin de provoquer une autre AG le 4 mai pour désigner l’ensemble des administrateurs. Il a présenté jeudi sa nouvelle liste de dix candidats, dirigée par M.Genish. Arnaud de Puyfontaine, président du directoire du groupe français, est proposé comme président alors qu’il était auparavant président exécutif. La liste compte trois personnes dont Elliott veut la révocation: M. de Puyfontaine, Frédéric Crépin, secrétaire général de Vivendi, et Anna Jones. Le conseil d’administration de l’opérateur se réunit ce lundi pour discuter des éventuelles actions à mener au sujet des requêtes déposées par Elliott.
Selon les médias, il pourrait examiner un éventuel recours en justice contre la mise à l’ordre du jour de l’Assemblée Générale du 24 avril – par le collège des commissaires aux comptes – de la révocation de six membres du CA. Elliott demande aussi l’annulation de l’assemblée du 4 mai, estimant qu’elle sera superflue si un nouveau conseil est élu à la majorité dès le 24 avril. Mais M. Genish a affirmé récemment qu’Elliott ne pourrait «pas empêcher l’assemblée générale du 4 mai, qui fera s’affronter les deux camps projet contre projet». Après avoir bondi la semaine passée, avec l’annonce de la volonté de la Caisse des dépôts italienne (CDP) d’entrer au capital de l’opérateur, l’action Tim perdait 0,54% à 0,8486 euro lundi vers 11h40 GMT, dans un marché en hausse de 0,46%.