«Une vidéo «non brandée» de 2 à 3’ va coûter entre 5.000 et 10.000 €»

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Filiale de M6 Web, Golden Moustache a conquis en 3 ans une place à part entière au sein du Groupe M6. A la fois société de production classique et agence de Brand Content rattachée à la régie, elle défriche de nouveaux terrains. Entretien avec Adrien LABASTIRE, DGA de Golden Moustache (Groupe M6).

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Comment s’articulent les activités de Golden Moustache dans l’audiovisuel ? 

Adrien LABASTIRE

Co-créée il y a trois ans avec le Groupe M6, Golden Moustache produit d’une part ses propres contenus pour notre site (3 millions de visiteurs uniques) et notre chaîne YouTube (plus de 2 millions d’abonnés), mais aussi pour des annonceurs et à la télévision. Nous venons de produire pour W9 une émission de parodies qui sera diffusée pendant les vacances de Noël. Même si Golden Moustache est une filiale du Groupe M6, nous proposons aussi des produits à l’extérieur du groupe comme pour L’Enorme TV, où nous produisons «Le Fat Show». Enfin, nous nous lançons depuis peu dans la coproduction d’événements avec «Video City», un festival de YouTubers.

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Combien coûte en moyenne une vidéo que vous produisez ?

Adrien LABASTIRE

Sur le web, le format standard d’une vidéo «non brandée» de 2 à 3’ coûte entre 5.000 et 10.000 €. Nous en produisons 2 par semaine. Nous venons aussi de sortir un long-métrage d’1h15, «Les Dissociés», pour 150.000 €. Lancé le 24 novembre gratuitement sur YouTube, le film a atteint 1,7 million de vues en 7 jours.

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Quel est votre business model ?

Adrien LABASTIRE

Nous gagnons de l’argent grâce à la publicité. Elle représente 70% de notre chiffre d’affaires. Nous réalisons également de la publicité nous-même, en Brand Content. Nous créons une vingtaine de campagnes par an à la fois pour Coca-Cola, BNP Paribas, L’Oréal,… Nous leur apportons une expertise des réseaux sociaux et des plateformes de vidéos. Sachant que nous fabriquons du contenu qui rencontre son public, nous sommes crédibles et légitimes pour conseiller les marques dans ce domaine. Sur internet, il y a tellement de contenus en concurrence que si votre publicité n’est pas aussi divertissante qu’un autre contenu, vous n’avez aucune chance que les gens la regardent.

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Votre objectif est-il de créer un nouveau modèle de production de contenus ?

Adrien LABASTIRE

Non, nous proposons un mode de production alternatif. En revanche, nous cherchons à identifier les meilleurs talents créatifs du marché et à développer avec eux des produits pour la télévision, le cinéma et internet. Nous réfléchissons à créer des fictions par exemple. Nous ne voulons pas être un média de «blagues», mais devenir un média générationnel destiné aux moins de 35 ans. On s’est beaucoup investi sur la COP21. Nous avons fait une vidéo avec Nicolas Hulot que nous avons mise en avant. Nous allons aussi prendre la parole sur des sujets plus profonds comme le harcèlement et le digital.

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Passer du Web à la TV, une suite logique ?

Adrien LABASTIRE

Il n’y a pas d’opposition entre télévision et web. Ce n’est pas un concours de contenus ni une opposition de générations. Ce sont des usages différents établis en fonction des écrans et de la disponibilité. En TV, nous essayons de produire des contenus larges, accessibles et fédérateurs. Sur le web, nous proposons des vidéos assez pointues qui vont parler à beaucoup moins de gens parce que cela fonctionne beaucoup plus par communautés sur internet.