L’intelligence artificielle toujours en tête d’affiche: VivaTech, plus grand événement européen de la tech, fait son retour mercredi à Paris avec en vedette le patron de Nvidia, mastodonte américain des semi-conducteurs, sur fond de tensions commerciales avec les Etats-Unis.
Reconnaissable à son éternel blouson en cuir, Jensen Huang, fondateur de Nvidia, donnera le coup d’envoi de cette grand-messe de la tech, qui se tient jusqu’à samedi à la Porte de Versailles, où près de 165.000 visiteurs sont attendus.
Lors de ce show à l’américaine, le leader des puces électroniques pour l’intelligence artificielle (IA), pourrait faire «des annonces à destination de l’Europe», selon Cedric Foray, responsable technologie, médias et télécoms pour l’Europe au cabinet EY. Cette 9e édition se tient cependant dans un contexte géopolitique explosif depuis le retour de Donald Trump au pouvoir, avec des tensions commerciales exacerbées entre les Etats-Unis et l’Union européenne et une accentuation de la remise en question de la domination technologique américaine.
«On sent que le sujet de la souveraineté, qui n’était pas aussi important dans les échanges il y a encore un an ou deux ans, est devenu une priorité absolument stratégique», souligne François Bitouzet, directeur général de VivaTech. C’est le cas pour le Canada, pays mis à l’honneur cette année, qui entend «redoubler d’efforts pour diversifier ses échanges économiques et être encore plus présent sur les marchés français et européens», comme l’avait expliqué l’ambassadeur canadien Stéphane Dion lors d’une conférence de presse en avril. Des représentants de 160 pays seront présents et 50 stands nationaux déployés, avec de nouveaux venus comme la Pologne, le Liban, l’Arabie Saoudite et le Nigeria.
La French Tech, chère au président Emmanuel Macron, sera bien entendu célébrée. Si ce dernier n’a pas encore confirmé sa présence, Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, est, elle, attendue mercredi. Pour Cedric Foray, «surfer sur cette compétition avec les Etats-Unis est plutôt une opportunité pour des acteurs de la tech européenne et française». La France compte en 2025 près de 1.000 start-ups dans l’intelligence artificielle. Celles-ci ont levé 1,4 milliard d’euros en 2024, selon les chiffres de la Direction générale des entreprises. Les dirigeants de groupes français comme Mistral AI, qui a conçu le chatbot Le Chat, et Poolside, spécialisé dans la génération de code par l’IA générative, ou franco-américain à l’instar de Hugging Face, plateforme d’IA en accès libre, interviendront ainsi sur scène. Le programme comprend par ailleurs des interventions de grands patrons français comme Bernard Arnault, à la tête du groupe de luxe LVMH, et Christel Heydemann, directrice générale d’Orange.