Washington/ Interception de communications : Paris demande la fin de pratiques

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La France a demandé lundi à l’ambassadeur américain, convoqué au ministère des Affaires étrangères, de lui donner des assurances que l’interception de communications n’ont «plus cours», après de nouvelles révélations, selon le Quai d’Orsay. 

Charles Rivkin a été reçu dans la matinée par le directeur de cabinet de M. Fabius, Alexandre Ziegler. 

«Nous lui avons rappelé que ce type de pratiques entre partenaires était totalement inacceptable et qu’il fallait nous assurer qu’elles n’avaient plus cours», a déclaré Alexandre Giorgini, sous-directeur de la presse, lors d’un point-presse. 

Paris «a demandé que soit apportée dans les plus brefs délais une réponse tangible à notre préoccupation», a-t-il ajouté. 

Le sujet sera évoqué mardi par le chef de la diplomatie Laurent Fabius avec son homologue américain John Kerry, lors d’un entretien prévu au Quai d’Orsay, avant une réunion des Amis de la Syrie à Londres. 

«L’entretien de M. Laurent Fabius avec son homologue américain demain matin portera essentiellement sur la situation en Syrie et les questions régionales mais ce sujet sera également évoqué», a précisé M. Giorgini. A la suite d’informations publiées sur le site internet du quotidien français «Le Monde» sur l’interception massive de communications en France par l’Agence de sécurité nationale américaine (NSA), le chef de la diplomatie Laurent Fabius avait annoncé, lundi matin à son arrivée à une réunion européenne à Luxembourg, la convocation «immédiate» de l’ambassadeur américain au Quai d’Orsay, jugeant ce «type de pratiques» attentatoires à la vie privée «inacceptable». 

L’ambassadeur avait déjà été invité à fournir des explications au Quai d’Orsay le 1er juillet, à la suite des premières révélations sur les pratiques de la NSA. 

Selon Le Monde.fr, la NSA a effectué 70,3 millions d’enregistrements de données téléphoniques de Français entre le 10 décembre 2012 et le 8 janvier 2013. 

Le site du «Monde» cite des documents de l’ancien consultant de l’agence américaine Edward Snowden, à l’origine de révélations en juin. Après ces révélations, à la demande de la France, un groupe de travail Etats-Unis-UE sur la protection des données a été mis en place en juillet et s’est déjà réuni deux fois. Le Conseil européen des 24 et 25 octobre, qui sera en grande partie consacré aux enjeux du numérique, permettra de revenir sur cette question, a poursuivi M. Giorgini.