Cinéma : la hausse du crédit d’impôt devrait générer 200 millions d’euros d’activité en 2016 (CNC)

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La hausse du crédit d’impôt pour le cinéma et les séries devrait générer 200 millions d’euros d’activité et 10.000 emplois en plus cette année, selon Frédérique Bredin, présidente du Centre national du cinéma (CNC), qui note qu’une quinzaine de tournages sont déjà revenus en France. «Nous comptons déjà une quinzaine de films et de séries qui ont décidé de revenir en France grâce à cette mesure» alors que «tous s’apprêtaient à partir», a-t-elle expliqué dans un entretien au «Figaro». Elle cite le cas de «Au revoir la-haut», un film d’Albert Dupontel qui devait être tourné en Hongrie avec un budget de 20 millions d’euros, et dont le tournage commencera en mars en France. Autre exemple, le prochain film de Roman Polanski, «Dreyfus», qui devait être tourné en Pologne avec un budget de 60 millions, et qui sera tourné en juillet dans l’Hexagone. Enfin, la série «Versailles» qui, selon elle, «envisageait sérieusement de se délocaliser», a confirmé le tournage de sa 2ème saison en France. La hausse du crédit d’impôt, «selon nous calculs, va représenter environ 200 millions d’activités supplémentaires en France en 2016 et la création d’environ 10.000 emplois», a-t-elle souligné. «La France redevient l’un des pays les plus attractifs». «Chaque film est une grosse PME, par exemple un film comme «Chocolat» représente plus de 1.000 emplois, et un gros film d’animation nécessite 100.000 jours de travail», a-t-elle relevé. Pour enrayer la délocalisation des tournages, le gouvernement a décidé de généraliser à partir de 2016 le taux de 30% de crédit d’impôt pour le cinéma, jusqu’ici réservé aux films de moins de 4 millions d’euros. Son plafond a également été relevé à 30 millions d’euros. Le Parlement a aussi relevé le crédit d’impôt pour les séries à 25%. Enfin la condition de la réalisation des oeuvres en langue française a été supprimée si une langue étrangère est «justifiée par le scénario» ou pour les films à «forts effets visuels». Le CNC va par ailleurs adopter «une grande réforme d’ici l’été pour l’export», en prenant en compte pour l’aide aux films les performances à l’exportation des précédentes productions d’une même société, selon Mme Bredin. Elle s’est également dit favorable au projet de Delphine Ernotte, la patronne de France TV, de créer une plateforme de SVOD (vidéo par abonnement) publique.