Face au fléau du piratage, la ministre de la Culture Françoise Nyssen réfléchit à établir une liste noire des sites de streaming illégaux

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Face au fléau du piratage, la ministre de la Culture Françoise Nyssen réfléchit à établir une liste noire des sites de streaming illégaux, qui serait régulièrement actualisée et permettrait de faire disparaître ces sites en bloquant leur accès ou en supprimant leur référencement. 
«La réponse Hadopi n’est plus adaptée car le piratage se fait aujourd’hui à 80% par le streaming» (vidéo en ligne), a indiqué mercredi la ministre devant des journalistes. 
Exit le téléchargement en peer-to-peer (d’internaute à internaute) le piratage est désormais à portée de tous, dès qu’on clique sur une vidéo en ligne n’ayant pas acquis les droits de diffusion d’un film ou d’une série. Il faut donc «agir sur les sites», a affirmé la ministre, qui réfléchit à «une liste noire contraignante et actualisée en permanence pour (les) faire disparaître». 
L’idée serait d’identifier les sites de streaming illégaux, de façon à les signaler aux moteurs de recherche, aux fournisseurs d’accès et aux annonceurs pour qu’ils soient bloqués, retirés ou que leur référencement soit supprimé. 
Cette mission pourrait être confiée à l’Hadopi (la Haute autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet), créée fin 2009 et connue jusqu’ici pour les avertissements qu’elle adressait aux internautes pirates. Mardi, plusieurs organisations représentant le cinéma indépendant (producteurs, réalisateurs et distributeurs) ont reproché au gouvernement son manque d’engagement dans la lutte contre le piratage – qui représente un manque à gagner de 1,3 milliard d’euros en France – et annoncé le boycott d’une réception au ministère mercredi soir. 
Sur le dossier de la chronologie des médias dans l’impasse depuis quatre ans, la ministre va «reprendre la main» avec l’ambition d’avancer courant mai, a-t-elle annoncé. «On va reprendre les préconisations du médiateur, on repart de ce scénario», a-t-elle dit, à propos de ce système qui encadre les délais de diffusion des films en salle, à la télévision puis sur les plateformes de vidéo en ligne. 
Il est en grande partie jugé obsolète avec l’essor du piratage et des plateformes de SVOD comme le géant Netflix. Malgré la nomination à l’automne de Dominique d’Hinnin, patron d’Eutelsat et ancien dirigeant du groupe Lagardère, comme médiateur, les discussions sont bloquées.