Mort par épuisement : les médias Japonnais ne sont pas surpris

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La nouvelle de la mort par épuisement d’une jeune journaliste de la télévision publique NHK n’a guère surpris le monde des médias au Japon, où une culture jusqu’au-boutiste conduit à des journées de tsravail démentielles. «Je pensais que cela finirait par m’arriver parce qu’on travaille comme des dingues (…), comme des esclaves», témoigne une journaliste d’un des grands quotidiens nationaux. «Vraiment, je pensais que j’allais mourir», confie-t-elle sous couvert d’anonymat, se rappelant ces jours où il lui fallait suivre le Premier ministre et des parlementaires à Tokyo. Elle rentrait régulièrement chez elle à une heure du matin pour se lever quatre heures plus tard. La trentaine à présent, elle faisait alors partie de ces rubricards qui font le piquet devant les maisons des hommes politiques, chaque soir, qu’il y ait ou non de l’actualité. C’est un rituel appelé «yomawari»: «toute la nuit». Qu’il pleuve ou qu’il neige, il lui fallait veiller des heures dehors. «Même avec des chaufferettes autocollantes plaquées sur tout le corps, j’avais froid. Impossible d’aller aux toilettes. C’est mauvais pour la santé». Elle dit avoir vu des collègues tomber physiquement et mentalement malades.