Motion de défiance adoptée par le CCE à l’encontre de la direction de SFR

539

Une motion de défiance a été adoptée par le Comité central d’entreprise (CCE) à l’encontre de la direction de l’opérateur télécoms SFR, en pleine réorganisation, a-t-on appris dimanche. «Y a-t-il encore un pilote dans l’avion?», demande ce texte, daté du 29 novembre et adressé au nouveau PDG de SFR Group, Alain Weill. «Vous êtes nommé en qualité de PDG de SFR Group dans un contexte particulièrement délétère, s’agissant tant des salariés que de la ligne managériale», souligne le texte. «Le plan de départs volontaires ouvert dans le cadre de l’accord NewDeal a révélé (…) un véritable mal-être chez les salariés et causé une hémorragie de départs», et «des réorganisations d’ampleur ont lieu en interne sans aucune consultation préalable des instances». Les syndicats se disent «particulièrement dubitatifs quant à l’usage de cette arme à un coup que constitue cet énième changement de gouvernance». Patrick Drahi, fondateur du groupe, «doit comprendre qu’on ne gère pas un groupe de dizaines de milliers de salariés comme une PME de 2.000 salariés!», ajoutent-ils. «Le délicat exercice du management de compétences de haut niveau en univers complexe ne saurait en aucun cas être confondu avec l’exécution aveugle de décisions brutales, imposées par un chef de chantier autoritaire, aussi talentueux soit-il par ailleurs», selon la motion.En pleine dégringolade boursière et sur fond d’inquiétudes croissantes sur sa dette, Altice (télécoms et médias), maison-mère de SFR Group, a récemment annoncé le retour aux commandes de son fondateur et principal actionnaire Patrick Drahi, en tant que président du conseil d’administration. Alain Weill, jusqu’alors directeur général de SFR Medias (BFM TV, RMC, L’Express…), a été nommé PDG de SFR et un autre compagnon de route historique de M. Drahi, Armando Pereira, est chargé de piloter l’ensemble de l’activité télécoms du groupe.