Nyssen a défendu aux Assises du journalisme la proposition de loi contre les «fake news»

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La ministre de la Culture Françoise Nyssen a défendu jeudi aux Assises du journalisme la proposition de loi contre les fausses nouvelles ou «fake news», face aux critiques qui voient dans ce texte des mesures potentiellement liberticides. «Les fausses nouvelles ont toujours existé, ce qui est nouveau c’est leur viralité avec internet» et «nous avons besoin de garde-fous» pour les endiguer, a déclaré la ministre lors de ces Assises, qui réunissent des professionnels des médias jusqu’à samedi à Tours. Tout en soulignant que le travail des journalistes et des médias était «la meilleure protection» contre la désinformation, elle a défendu la proposition de loi visant à contrer la propagation des fausses nouvelles en période électorale, qui doit être examinée en mai par l’Assemblée nationale. «Le droit français n’est plus adapté. Il ne permet pas d’agir assez vite, ni de façon assez systématique» contre la diffusion de fausses nouvelles via «Facebook, Youtube ou Twitter», a-t-elle plaidé. «Je le dis très clairement: Il ne s’agit pas de toucher à la définition des «fausses nouvelles»» qui figure dans la loi sur la liberté de la presse de 1881, a plaidé la ministre. Mais «l’enjeu», a-t-elle dit, «c’est d’améliorer l’efficacité de nos réponses, avec un mot clé : la responsabilisation des plateformes».Ces plateformes «ne peuvent pas se retrancher derrière leur statut d’hébergeur pour ne rien faire», a estimé la ministre. Elle a en outre affirmé que la disposition visant à permettre la saisie du juge des référés pour faire cesser la diffusion de fausses nouvelles en période électorale était assortie de critères «très protecteurs» pour la liberté d’expression : il faudra que la nouvelle soit « manifestement fausse» et que sa diffusion «soit massive» et «artificielle». Le comité national du Syndicat national des journalistes (SNJ), 1ère organisation de la profession, vient d’adopter une motion contre cette proposition de loi, en réclamant l’abandon de ce qui pourrait «devenir un moyen d’entraver le travail des journalistes», par «l’imprécision de son périmètre d’application et des moyens d’action qu’il propose».